RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Le cheval est un animal rencontrĂ© de maniĂšre suffisamment rĂ©guliĂšre dans la peinture murale des XIe-XIIIe siĂšcles en France pour rĂ©colter dans une certaine mesure de prĂ©cieuses informations sur son Ă©tat et le matĂ©riel nĂ©cessaire Ă sa chevauchĂ©e. Les reprĂ©sentations du cheval et son cavalier sont non seulement un reflet, voire un miroir, de la sociĂ©tĂ© fĂ©odale, mais aussi un outil de moralisation. The horse is an animal met in a sufficiently regular way in the mural painting of the 11th â 13th centuries in France to collect to a certain extent invaluable information on its state and the hardware requirement with its ride. The representations of the horse and its rider are not only one reflection, even mirror, of the feudal society, but also a tool of raising the moral de page EntrĂ©es dâindex Haut de page Texte intĂ©gral 1Lâinvitation Ă prĂ©senter cette communication a permis Ă un Ă©tranger au monde Ă©quin dâobserver sous un angle nouveau des images quâil interroge habituellement de maniĂšre autre. Lâauteur sâexcuse donc auprĂšs des spĂ©cialistes du cheval sâil arrive que lâhistorien de lâart Ă©nonce quelque Ă©vidence pour eux. Le rĂ©colement des scĂšnes dans lesquelles interviennent un ou plusieurs chevaux, montĂ©s ou non, sâest avĂ©rĂ© suffisamment riche pour lancer les bases dâune Ă©tude sur la place quâoccupent le cheval et son cavalier dans la peinture murale mĂ©diĂ©vale, plus particuliĂšrement dans la production rĂ©alisĂ©e entre le XIe et le XIIIe siĂšcle. Le temps imparti Ă cette approche nâa bien entendu pas permis la mise en place dâun corpus exhaustif. Cependant, les images sĂ©lectionnĂ©es sont suffisamment reprĂ©sentatives pour mettre en Ă©vidence des phĂ©nomĂšnes Ă©clairant la reprĂ©sentation sociale ou symbolique du cheval Ă cette Ă©poque. Leur rĂ©partition gĂ©ographique entre la Normandie, le Maine, lâAnjou, la Touraine, le Poitou, le Berry, la Bourgogne, lâAuvergne ou le Roussillon autorise une rĂ©flexion au niveau du territoire français dans son acception actuelle. 2Deux voies de recherche ressortent de lâexamen prĂ©liminaire des images contenant le cheval et son cavalier. La premiĂšre consiste Ă aborder lâimage comme le reflet, voire le miroir, dâune rĂ©alitĂ© terrestre. Cependant, en remarques prĂ©liminaires, il est nĂ©cessaire de rappeler que la peinture murale mĂ©diĂ©vale est un art figuratif abstrait aux fonctions dĂ©coratives et signifiantes. En effet, lâimage mĂ©diĂ©vale constitue un support de messages envoyĂ©s par le commanditaire Ă ses contemporains rĂ©unis au sein de groupes plus ou moins dĂ©veloppĂ©s en nombre. Son caractĂšre signifiant est multiple les peintres emploient une Ă©criture basĂ©e sur le signe comme convention qui change de sens en fonction du contexte dans lequel il est introduit. Dâune maniĂšre concrĂšte, la figuration dâun arbre peint isolĂ©ment, comme par exemple dans la Chasse de saint Gilles au Loroux-Bottereau Loire-Atlantique Ă la fin du XIIe siĂšcle fig. n°1, peut aussi bien signifier un arbre, un bosquet ou une forĂȘt, soit lâindividu ou lâensemble, mais dans tous les cas, il signale que la scĂšne dans laquelle il est insĂ©rĂ© se dĂ©roule en extĂ©rieur. Figure 1 Le Loroux-Bottereau. La Chasse de saint Gilles, dĂ©tail la chevauchĂ©e des chasseurs. Phot. Pillet, Denis. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1995. 1 - Le Bestiaire de Pierre de Beauvais Ă©numĂšre les caractĂšres qui lui permettent de le comparer au Ch ... 3Cette diversitĂ© de sens se rencontre de maniĂšre quasi systĂ©matique en fonction des textes, le lion peut aussi bien ĂȘtre lu comme un symbole du Christ que celui du mal1, seule lâanalyse du contexte permet alors dâorienter correctement la lecture de lâimage. Il est Ă©galement nĂ©cessaire de rappeler que toutes les images mĂ©diĂ©vales parvenues jusquâĂ notre Ă©poque sont des Ćuvres usĂ©es et lacunaires â de plus, essentiellement conservĂ©es dans des Ă©difices religieux â qui mĂ©ritent une analyse critique avant toute interprĂ©tation. Un cycle dĂ©diĂ© Ă saint Gilles a Ă©tĂ© peint Ă la fin du XIIe siĂšcle sur le mur nord de la nef de lâĂ©glise paroissiale Notre-Dame Ă ThoirĂ©-sur-Dinan Sarthe. Les peintures murales, dont lâĂ©pisode de la chasse, ont Ă©tĂ© particuliĂšrement maltraitĂ©es lors du percement dâune fenĂȘtre Ă lâĂ©poque moderne. Figure 2 ThoirĂ©-sur-Dinan. Ăglise paroissiale, nef, mur nord. La Chasse de saint Gilles, dĂ©tail le cavalier sonnant lâhallali. Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1995. 4Lâidentification du personnage flottant dans les airs comme un cavalier fig. n°2 sâeffectue grĂące Ă la position de lâhomme et la reconnaissance des Ă©lĂ©ments de harnachement de cheval dont la figuration a entiĂšrement disparu. En fait, le cavalier est assis sur une selle verte au troussequin plus dĂ©veloppĂ© que le pommeau. Celle-ci a Ă©tĂ© posĂ©e sur un tapis de selle attachĂ© par deux sous-ventriĂšres noires. Dâautres lignes noires reprĂ©sentent la bricole, une partie des sangles du mors et les rĂȘnes tenues dans la main droite du cavalier. La tension de la jambe du cavalier donne lâemplacement de lâĂ©trier qui nâest plus visible, comme la figuration-mĂȘme du cheval. Figure 3 Saint-Savin-sur-Gartempe. Ăglise abbatiale, nef, voĂ»te. Joseph emportĂ© en esclavage en Ăgypte, dĂ©tail les chevaux des marchands. Phot. Davy, Christian. © Christian Davy. 2 - PICHOT, Daniel. Cheval et sociĂ©tĂ© lâexemple du Bas-Maine IXe-XIIIe siĂšcle ». Dans Charpania ... 5Dans le cas de la scĂšne Joseph emmenĂ© en esclavage en Ăgypte » peinte Ă la fin du XIe siĂšcle Ă la voĂ»te de la nef de lâĂ©glise abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe Vienne, la peinture murale est mieux conservĂ©e. Lâimage fig. n°3 permet dâobserver plusieurs dĂ©tails du harnachement. La bricole et la croupiĂšre sont en place, mais la reprĂ©sentation leur donne-t-elle une tension correcte ? Les brides et les sangles de mors sont rehaussĂ©es de ponctuations blanches. Sâagit-il de dĂ©tails fonctionnels ou ornementaux ? Le mors semble bien ĂȘtre placĂ© trop en arriĂšre de la bouche des chevaux. Est-ce une erreur de la part du peintre ou bien un artifice pour mieux faire ressortir le rehaut blanc qui Ă©claire les lĂšvres ? Quelle valeur attribuer Ă la position des rĂȘnes dans les mains des marchands esclavagistes ? Leur agencement est-il induit par une volontĂ© dĂ©corative qui organise les lignes de la scĂšne entre elles ou bien par une autre plus attentive Ă la rĂ©alitĂ© des mouvements ? Ainsi, cette voie de recherche apparaĂźt particuliĂšrement dĂ©licate par une situation trĂšs variable entre la reprĂ©sentation fidĂšle dâune rĂ©alitĂ© terrestre et le geste artistique, voire symbolique. Toutefois, son exploration devrait ĂȘtre assurĂ©ment fructueuse et elle mĂ©riterait la constitution dâun groupe de travail, rĂ©unissant notamment spĂ©cialistes du cheval, historiens, historiens de lâart, archĂ©ologues. Le deuxiĂšme axe de recherche est plus habituel pour lâhistorien de lâart. Il sâagit en effet dâanalyser la place quâoccupent le cheval et son cavalier dans un corpus prĂ©alablement dĂ©fini, avant de la resituer dans un contexte iconographique Ă©largi et de la confronter Ă lâĂ©tat de la connaissance sur la sociĂ©tĂ© qui a produit ces images. Il sâagit dans cette communication de pratiquer cet exercice dans un art, la peinture murale du Moyen Ăge central, qui sâavĂšre ĂȘtre un support de communication vers un large public, composĂ© principalement par la masse des fidĂšles. En dâautres termes, quel message dĂ©sirait faire passer le commanditaire lorsquâil faisait reprĂ©senter le cheval et son cavalier ? Est-il de nature positive, neutre, nĂ©gative, discriminante, morale, homogĂšne ? Renvoie-t-il Ă des valeurs semblables Ă celles dĂ©terminĂ©es par lâhistorien Daniel Pichot Ă travers la lecture des textes manceaux2 ? En fin de compte, image et texte ont-ils la mĂȘme portĂ©e sur ce thĂšme prĂ©cis ? Cet historien part de la constatation du simple fait dâavoir donnĂ© son nom au groupe social qui va devenir dominant chez les laĂŻcs dit assez lâimportance que lâanimal a pu jouer » pour souligner que les textes prĂ©sentent le cheval comme une richesse qui circule et sâĂ©change », quâil est lâ apanage dâune classe aisĂ©e », quâil en reprĂ©sente le lien sinon exclusif, du moins fortement privilĂ©giĂ© » et quâil constitue un Ă©lĂ©ment indispensable dans la reprĂ©sentation sociale ». Il remarque, Ă la suite de Georges Duby, lâassimilation entre le genre de vie rĂ©putĂ© noble et lâusage du cheval ». Nous allons voir que les diverses reprĂ©sentations en peinture murale confirment les conclusions apportĂ©es par lâĂ©tude des textes, et vont au-delĂ en donnant une portĂ©e morale ou eschatologique aux divers messages transmis. Le cheval, arme de guerre 3 - DESCHAMPS, Paul. Combats de cavalerie et Ă©pisodes des Croisades dans les peintures murales du X ... 4 - Ill. dans DAVY, Christian. La peinture murale romane dans les pays de la Loire. Lâindicible et ... 5 - Histoire anonyme de la premiĂšre croisade. ĂditĂ©e et publiĂ©e par Louis BrĂ©hier. Paris, 1924, p. 15 ... 6 - Voir la bibliographie dans DAVY, Christian. Les peintures murales romanes de la chapelle des ... 7 - Ill. dans FAVREAU, Robert, JEANNEAU, François, RIOU, Yves-Jean et alii. Saint-Savin. Lâabbaye e ... 8 - FLORI, Jean. Encore lâusage de la lance⊠La technique du combat chevaleresque vers lâan 1100 ». ... 9 - Voir les diffĂ©rentes interventions sur ce thĂšme Actes des journĂ©es dâĂ©tude Le dĂ©cor peint dans ... 6La guerre constitue lâactivitĂ© primordiale des miles. Les lieux de culte tolĂšrent sur leurs murs et voĂ»tes cette activitĂ© dans une forme acceptable par lâĂglise, telle la croisade menĂ©e pour la dĂ©livrance du tombeau du Christ. Paul Deschamps3 avait identifiĂ© en son temps la bataille contre Kerboga sous les murs dâAntioche peinte dans lâĂ©glise paroissiale de PoncĂ©-sur-le-Loir Sarthe. Un cycle de trois scĂšnes raconte la charge des croisĂ©s face aux assiĂ©geants, la charge miraculeuse des saints Mercurius, DĂ©mĂ©trius et Georges et la fuite de Kerboga, le chef des Sarrasins. Les chevaux sont reprĂ©sentĂ©s au galop dans un face Ă face parfaitement frontal. Lâusure de la peinture a fait perdre le dĂ©tail des reprĂ©sentations, mais la puissance des destriers est remarquablement plantĂ©e dans lâattitude des deux postĂ©rieurs au sol et les antĂ©rieurs levĂ©s et lancĂ©s vers lâavant. Cette position nâest pas naturelle, mais cette reprĂ©sentation est la consĂ©quence des choix esthĂ©tiques du peintre. Il en est de mĂȘme pour les robes des chevaux dont les couleurs foncĂ©es et claires ont Ă©tĂ© choisies en fonction de la meilleure lisibilitĂ© possible de lâimage. Les chevaux clairs se dĂ©tachent sur un fond sombre et inversement4. La disposition gĂ©nĂ©rale de ces alternances colorĂ©es permet dâattribuer des robes blanches au cheval de saint Georges et sans doute Ă ceux de ses compagnons, respectant ainsi le rĂ©cit miraculeux de lâHistoire anonyme de la premiĂšre croisade5. Sâil est assurĂ© quâil sâagit ici de la bataille dâAntioche, en revanche les historiens dĂ©battent toujours de lâidentification des batailles prĂ©sentĂ©es sur la totalitĂ© du mur nord de la chapelle de la commanderie des Templiers de Cressac Charente6. Les deux registres prĂ©sentent-ils une ou deux batailles ? De mĂȘme, sâagit-il de la Croisade ou de la Reconquista ? Les nombreux chevaux, parfois membrĂ©s, aux robes claires, foncĂ©es ou de ton moyen, sont prĂ©sentĂ©s dans diffĂ©rentes positions au pas Ă la sortie dâune ville fortifiĂ©e jusquâĂ la charge au galop face Ă lâennemi. Cette derniĂšre position est semblable Ă celle prĂ©cĂ©demment remarquĂ©e Ă PoncĂ©-sur-le-Loir. Elle constitue en fait le stĂ©rĂ©otype du galop Ă grande vitesse utilisĂ© par les peintres. Ces chevaliers qui combattent pour le Christ constituent lâimage terrestre des armĂ©es cĂ©lestes. Saint Michel, chef des milices cĂ©lestes, combat le dragon Ă la tĂȘte de ses troupes dâanges. LâĂ©pisode apocalyptique est peint au porche de lâabbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe Vienne dans une version chevaleresque Michel, Ă la tĂȘte de sa troupe, charge le dragon lance levĂ©e. La scĂšne est lacunaire et usĂ©e. Cependant, il est possible de voir que la blancheur immaculĂ©e est attribuĂ©e Ă la robe de son cheval, tandis que la croupe Ă©voquant le reste de la cavalerie est de couleur verte7. Au revers de la façade du mĂȘme Ă©difice, lâimage de deux cavaliers chargeant lâun contre lâautre trouve son Ă©quivalent dans le bras nord du transept de lâĂ©glise prieurale de ChĂąteau-Gontier Mayenne. Les deux images ont Ă©tĂ© peintes Ă la fin du XIe siĂšcle. Elles tĂ©moignent Ă la fois de la nouveautĂ© du duel Ă cheval et de la permanence du thĂšme bien connu dans lâenluminure dĂšs lâĂ©poque carolingienne quâest le combat de deux hommes figurant le combat de lâĂąme, et de son adaptation Ă la sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale le combattant Ă pied a Ă©tĂ© remplacĂ© par le cavalier. Plus, les deux protagonistes chargent lance baissĂ©e, non plus projetĂ©e comme un javelot, innovation dans la technique de combat en cette fin de siĂšcle8. Le tournoi fut lâun des exutoires de la guerre. Les premiĂšres reprĂ©sentations en peinture murale conservĂ©es avaient Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es au milieu du XIIIe siĂšcle. Ce thĂšme a Ă©tĂ© aussi bien peint dans des Ă©difices laĂŻcs que cultuels. LâĂ©glise prieurale de La RamĂ©e Mayenne conserve, malgrĂ© sa transformation en Ă©table-grange, une scĂšne de tournoi fig. n°4 fig. n°5 peinte sur le mur occidental de la nef. Le caparaçon des chevaux aux armes de leurs cavaliers tĂ©moigne de lâaspect ostentatoire donnĂ© Ă ce simulacre de guerre. Le thĂšme du tournoi connaĂźt un succĂšs immense Ă travers lâensemble du territoire français pendant les derniers siĂšcles du Moyen Ăge9. Figure 4 La Chapelle-Rainsouin, Ă©glise prieurale de la RamĂ©e, mur occidental. Tournoi entre deux chevaliers. Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 2005. Figure 5 La Chapelle-Rainsouin, Ă©glise prieurale de la RamĂ©e, mur occidental. Tournoi entre deux chevaliers, dĂ©tail lâencolure du cheval gauche. Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 2005. Le cheval, la marque des puissants 10 - PICHOT, Daniel. Cheval et sociĂ©tĂ© lâexemple du Bas-Maine IXe-XIIIe siĂšcle ». Dans Charpania ... 11 - SituĂ©e Ă Chinon. 12 - Illustration dans TOULIER, Christine. Canton de Chinon. Indre-et-Loire. [ Syndicat inter ... 13 - Je remercie chaleureusement Fabienne Audebrand, du service des Monuments historiques, DRAC du Cen ... 14 - Illustrations dans DAVY, Christian. Op. cit. p. 119. 7Les textes tĂ©moignent au dĂ©tour des rĂ©cits hagiographiques ou des chartes que le cheval est lâapanage des classes aisĂ©es, que ses membres soient Ă©vĂȘque, abbĂ©, clerc ou noble laĂŻc, homme ou femme10. Lâimage en tĂ©moigne Ă©galement. LâinterprĂ©tation de lâĂ©pisode peint dans la chapelle troglodytique Saint-Jean, puis Sainte-Radegonde reste controversĂ©e11. Sâagit-il dâun Ă©pisode liĂ© Ă lâhistoire de la sainte dĂ©dicataire ou bien Ă celle, plus romantique, dâAliĂ©nor dâAquitaine ? Un couple royal, qui se reconnait aux couronnes et aux manteaux fourrĂ©s de vair, est accompagnĂ© dâun cavalier portant un faucon sur sa main gantĂ©e et de deux autres personnages sans attribut spĂ©cifique. InĂ©galement rĂ©partis dans la scĂšne, les cinq personnages chevauchent tranquillement et conversent entre eux12. La partie infĂ©rieure de la scĂšne est dĂ©truite, mais il est possible de constater que lâallure des chevaux est paisible et que lâun dâeux marche assurĂ©ment Ă lâamble. Sans Ă©carter dĂ©finitivement une fantaisie de la part du peintre, cette reprĂ©sentation pourrait tĂ©moigner du dressage effectuĂ© par lâhomme sur le cheval pour amĂ©liorer le confort du cavalier lors de longs trajets13. Cette reprĂ©sentation dâallure nâest pas exceptionnelle, car elle a Ă©galement Ă©tĂ© reproduite dans la ChevauchĂ©e des rois mages peinte au milieu du XIIe siĂšcle dans le cloĂźtre de lâabbaye Saint-Aubin dâAngers Maine-et-Loire14. 15 - Un fragment dâinscription donne le nom de Constantin pour lâun dâeux. Illustration dans DEMUS, ... 8Le succĂšs de la dĂ©votion Ă saint Gilles autorise plusieurs reprĂ©sentations conservĂ©es de roi cavalier dans lâĂ©pisode de la Chasse de saint Gilles. La plus connue se trouve au Loroux-Bottereau Loire-Atlantique voir fig. n°1. Lâimage est inspirĂ©e du texte de Guillaume de Berneville rĂ©digĂ© en 1164. Dâautres exemplaires, peints Ă la fin du XIIe et au cours du XIIIe siĂšcle, sont visibles notamment aux Roches-lâĂvĂȘque, Ă Saint-Jacques-des-GuĂ©rets, Ă Huisseau-en-Beauce tous trois en Loir-et-Cher et Ă ThoirĂ©-sur-Dinan Sarthe. Au Loroux-Bottereau, la posture des chevaux adopte le stĂ©rĂ©otype prĂ©cĂ©demment remarquĂ© des animaux lancĂ©s au galop. Le peintre donne aussi cette position au chien de chasse courant entre les pattes du cheval de tĂȘte. La robe de ce dernier est brune et pommelĂ©e, tandis que lâusure ne permet plus de dĂ©terminer lâaspect de celle du cheval royal. Cependant, elle semble claire et rehaussĂ©e de bleu, couleur assurĂ©e de la criniĂšre. Les rois cavaliers sont acteurs dans un autre thĂšme qui eut un plus grand succĂšs encore. Saint-Martin de FĂ©nollar PyrĂ©nĂ©es-Orientales, Angers Maine-et-Loire, Brinay Cher, Petit-Quevilly Seine-Maritime et ChĂąteau-Gontier Mayenne, parmi les sites les plus connus, prĂ©sentent une ChevauchĂ©e des rois mages peinte le plus souvent dans un cycle de la NativitĂ© de lâĂ©poque romane. LâAdoration des rois mages peinte au XIIIe siĂšcle Ă Gargilesse Indre est complĂ©tĂ©e dâun Ă©pisode rare dans lequel lâĂ©cuyer, nommĂ© Galopin, garde les chevaux pendant que les rois mages se prosternent au pied de la Vierge Ă lâEnfant. La plus ancienne peinture murale de cette chevauchĂ©e est conservĂ©e dans lâĂ©glise prĂ©-romane de Saint-Pierre-les-Ăglises commune de Chauvigny, Vienne. Les mages sont coiffĂ©s dâune coiffure triangulaire, dite bonnet phrygien. Ce nâest que par la suite, Ă lâĂ©poque romane, quâils sont coiffĂ©s dâune couronne attestant de leur royautĂ© nouvelle. Le programme peint sur lâarc triomphal de lâĂ©glise prieurale de Vic commune de Nohant-Vic, Indre place le fidĂšle devant le balancement habituel entre les deux moments forts de lâannĂ©e liturgique PĂąques avec la DĂ©position de croix et NoĂ«l avec lâAdoration des rois mages notamment. Cette derniĂšre est prĂ©cĂ©dĂ©e dâune chevauchĂ©e spectaculaire fig. n°6. Le peintre a figĂ© les trois chevaux dans une posture identique le membre antĂ©rieur gauche et lâarriĂšre droit sont levĂ©s haut et lâensemble penche vers lâavant dans une expression de grande tension. Il ne sâest manifestement pas attachĂ© Ă matĂ©rialiser les harnachements. Seuls deux ou trois traits signalent une discrĂšte selle sur laquelle est assis le roi mage situĂ© au premier plan. La recherche dâun parti esthĂ©tique est ici assurĂ©e. Un cran dans la hiĂ©rarchie aristocratique est franchi avec la figuration de quatre cavaliers assimilĂ©s aux quatre premiers empereurs chrĂ©tiens au baptistĂšre Saint-Jean de Poitiers Vienne15. Cette image peinte vers 1100 rĂ©pond, avec son Ă©quivalent des annĂ©es 1200 situĂ© Ă Cressac, aux nombreuses statues Ă©questres installĂ©es Ă lâĂ©poque romane sur les façades occidentales des Ă©glises du Poitou. Les empereurs ont adoptĂ© une posture diffĂ©rente sur leurs chevaux. JusquâĂ prĂ©sent, le cavalier poussait sur les Ă©triers, tandis quâĂ Saint-Jean de Poitiers, il tient sa cuisse presquâĂ lâhorizontal, comme si le peintre voulait assimiler la monture Ă un siĂšge impĂ©rial. Ces cavaliers poitevins sont parfois en train dâĂ©craser un ĂȘtre humain difforme, ce qui est le cas Ă Cressac, les Ă©rudits en ont dĂ©duit un rapprochement typologique entre le cavalier impĂ©rial et le Christ vainqueur du mal. Figure 6 Nohant-Vic, Ă©glise prieurale de Vic, arc triomphal. La ChevauchĂ©e des rois mages. Phot. RicarrĂšre, Pascal. © Pascal RicarrĂšre. 16 - Illustration dans Peindre Ă Auxerre au Moyen Ăge, IX - XIVe siĂšcle ». Sous la direction de Ch ... 9Le cheval nâest pas associĂ© au Christ, le roi cĂ©leste, tout au moins, au cours de sa vie terrestre. Câest lâĂąne qui porte Marie et JĂ©sus lors de la Fuite en Ăgypte et câest sur une Ăąnesse, accompagnĂ©e de son Ăąnon, que le Christ fait son entrĂ©e triomphale Ă JĂ©rusalem. Entretemps, il voyage Ă pied. Le choix de cet animal est comprĂ©hensible. En effet, lâĂąne constitue dans lâAncien Testament la monture des personnes de qualitĂ© et des juges, tandis que le cheval est rĂ©servĂ© Ă la guerre. Le Christ, futur roi et juge, suit les usages de lâAncienne Loi de maniĂšre Ă lâaccomplir. Ce nâest quâaprĂšs lâavĂšnement de la Nouvelle Loi, câest-Ă -dire aprĂšs sa mort et sa rĂ©surrection, que le cheval remplace lâĂąne auprĂšs du Christ dans lâiconographie. La crypte de la cathĂ©drale dâAuxerre Yonne prĂ©sente une telle image qui sâavĂšre exceptionnelle, voire unique. Elle est inspirĂ©e de lâApocalypse de Jean16. Le Christ sâavance sur un cheval blanc au pas. Il est au centre dâune vaste croix gemmĂ©e et cantonnĂ©e de quatre anges Ă cheval. Le peintre a illustrĂ© les versets XIX, 11 et 14 Puis je vis le ciel ouvert et il parut sur un cheval blanc⊠Les armĂ©es du ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vĂȘtues de fin lin, blanc et pur ». Le moment reprĂ©sentĂ© correspond Ă la victoire et le triomphe du Christ et de lâĂglise sur les forces du mal. Ă Auxerre, la scĂšne introduit le fidĂšle Ă la contemplation de lâimage ultime la Maiestas Domini. Le cheval et son cavalier, outil de moralisation 10Ă travers lâimage romane, lâĂglise a notamment cherchĂ© Ă galvaniser, Ă©difier et moraliser les clercs et les fidĂšles. Le thĂšme du calendrier des mois qui a Ă©tĂ© abondamment utilisĂ© aussi bien Italie quâen France prĂ©sente souvent le mois de mai sous la forme dâun cavalier. De trĂšs nombreuses images le figurent plus prĂ©cisĂ©ment sous les traits dâun jeune homme chevauchant, un vĂ©gĂ©tal Ă la main. Figure 7 Pouzauges, Ă©glise paroissiale de Vieux-Pouzauges, nef. Le Calendrier des mois, dĂ©tail, le mois de mai. Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1995. 17 - Lâallusion Ă la mort est manifeste si lâon pense aux nombreuses reprĂ©sentations postĂ©rieures oĂč l ... 11Lâavertissement de ne pas cĂ©der Ă la tentation est peu explicite et lâimage nâa pas paru suffisante Ă Pouzauges VendĂ©e. Le peintre y a retravaillĂ© le thĂšme du jeune cavalier pour le transformer en une image plus complexe fig. n°7. Un chevalier banneret sâapprĂȘte Ă monter sur son destrier pour partir Ă la guerre. Il porte sa longue cotte de mailles et son heaume. Il tient en main sa banniĂšre et son Ă©cu. Il dĂ©tourne la tĂȘte vers une jeune fille, reconnaissable Ă ses longs cheveux tressĂ©s qui lâinterpelle. Celle-ci est peinte Ă cheval sur le cadre du mĂ©daillon, comme si elle entrait de maniĂšre concrĂšte dans lâespace du chevalier. Elle lui prĂ©sente un miroir, objet symbolique de la luxure ou de la mort17. Lâavertissement est une mise en garde contre la mort adressĂ©e au chevalier, fort de sa jeunesse printaniĂšre et de sa force. Le chrĂ©tien, tel le chevalier, ne doit pas se laisser sĂ©duire par les beautĂ©s du monde terrestre, mais il doit au contraire sâen prĂ©munir pour Ă©viter le pĂ©chĂ© et la mort Ă©ternelle. Ă la collĂ©giale Saint-Julien de Brioude Haute-Loire, le chevalier et son cheval ont Ă©tĂ© renversĂ©s par une cause inconnue du spectateur. Un soldat Ă pied se tient debout Ă cĂŽtĂ© dâeux et les dĂ©signe de la main droite, lâindex tendu. Une aurĂ©ole dorĂ©e entoure sa tĂȘte casquĂ©e. Il est probable que soit reprĂ©sentĂ©e ici la chute de lâorgueilleux. La peinture murale est sans doute lâune de ces nombreuses images tirĂ©es du cĂ©lĂšbre poĂšme, Psychomachie, de Prudence. Ce Combat des vices et des vertus eut une trĂšs grande popularitĂ© au Moyen Ăge. Figure 8 BrĂ©e, manoir de la Grande-Courbe, mur pignon sud. La Chasse au tigre, dĂ©tail le cavalier emportant le petit tigre et jetant un miroir. Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1994. 12Un autre texte antique eut Ă©galement une belle renommĂ©e mĂ©diĂ©vale. Les Ătymologies dâIsidore de SĂ©ville inspirĂšrent les Bestiaires mĂ©diĂ©vaux. Lâhistoire du tigre fig. n°8 a Ă©tĂ© peinte en deux mĂ©daillons au XIIIe siĂšcle dans le manoir de la Grande-Courbe Ă BrĂ©e Mayenne. Le premier prĂ©sente le tigre autour dâun miroir et le second un chevalier sur son cheval au galop. Il tient un petit tigre dans son bras gauche et jette un miroir de sa main droite. LĂ -aussi, lâavertissement moral fait au chrĂ©tien est de ne pas se laisser abuser par les apparences du monde terrestre, comme la mĂšre tigre lâest par son reflet dans le miroir croyant y voir son petit, au risque de perdre son bien et son Ăąme. Figure 9 Neau, Ă©glise prieurale, chĆur, mur sud, partie centrale. ScĂšnes du cycle dĂ©diĂ© Ă saint Vigor. Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1980. 18 - HILLION, Yannick. Le cartulaire dâĂvron. ThĂšse de 3e cycle, UniversitĂ© de Rennes II, 1977, charte ... 13Câest une affaire beaucoup plus prosaĂŻque qui a sans doute motivĂ© la rĂ©alisation au XIIIe siĂšcle de la peinture murale qui a Ă©tĂ© dĂ©couverte dans lâĂ©glise prieurale de Neau Mayenne. Le chĆur avait Ă©tĂ© ornĂ© de lâhistoire de saint Vigor, missionnaire et Ă©vĂȘque en Normandie, Ă qui est dĂ©diĂ© lâĂ©difice de culte. Parmi les nombreux miracles figurait lâĂ©pisode du comte Bertulf fig. n°9. Ce dernier est un mauvais personnage, car il spoliait non seulement les pauvres, mais aussi lâĂglise en dĂ©vastant ses terres. La mort fut son chĂątiment. Les hasards de la conservation permettent de voir aujourdâhui un chevalier sur son cheval pommelĂ© avancer au pas et poussant devant lui des hommes Ă pied manifestement effrayĂ©s. Ce chevalier Ă©tait suivi dâautres. Cette reprĂ©sentation est placĂ©e au premier registre du mur sud du chĆur, Ă une place de choix et visible de tous. Lâabbaye dâĂvron, dont le prieurĂ© de Neau dĂ©pendait, avait eu peu de temps avant la rĂ©alisation de cette peinture murale de graves dĂ©mĂȘlĂ©s avec un seigneur local Ă propos de droits dâusage. Leur rĂ©conciliation eut lieu en 1229 dans lâĂ©glise de Neau18. Selon lâobjectif des moines, le dĂ©cor, peint au milieu du XIIIe siĂšcle, devait vraisemblablement ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une mise en garde aux aristocrates locaux qui contesteraient de nouveau les donations faites aux religieux par leurs parents. Une image exceptionnelle 14Nous achĂšverons notre Ă©tude sur une image exceptionnelle Ă plus dâun titre. La chapelle basse, souvent dĂ©signĂ©e comme une crypte, de lâĂ©glise Notre-Dame de Montmorillon Vienne, est dĂ©diĂ©e Ă sainte Catherine. Elle conserve un Agneau mystique dont les formes sont manifestement inspirĂ©es de celles du cheval fig. n°10. Figure 10 Montmorillon, Ă©glise paroissiale Notre-Dame, crypte Sainte-Catherine, voĂ»te. LâAgneau mystique. Phot. Davy, Christian. © Christian Davy. 19 - Les mots Agnus Dei sont lisibles et restituables. 20 - CORPUS DES INSCRIPTIONS DE LA FRANCE MĂDIĂVALE. Poitou, 1975, p. 53. Ecce agnus Dei ecce qui to ... 15Lâidentification de lâAgneau mystique ne fait aucun doute grĂące Ă la prĂ©sence du nimbe crucifĂšre, de lâinscription, lacunaire19, de la croix sur laquelle se dĂ©tache lâAgneau, ainsi que la prĂ©sence de Vieillards de lâApocalypse. Cependant, le peintre a donnĂ© des formes assurĂ©ment Ă©quines Ă son agneau avec des pattes Ă©lancĂ©es, un poitrail bombĂ©, une croupe Ă©lĂ©gante et une longueur et une proportion de corps correspondant mieux Ă un cheval de luxe quâĂ une brebis. Les sabots fendus et la taille rĂ©duite des oreilles constituent les seuls Ă©lĂ©ments correspondant Ă la race ovine. La reprĂ©sentation de lâAgneau provient de la deuxiĂšme vision prĂ©paratoire de lâApocalypse V, 6-8 âŠet au milieu des vieillards, un Agneau Ă©tait debout⊠». Le livre quâil tient entre les pattes avant est mentionnĂ© dĂšs le verset 7, mais il est ici reprĂ©sentĂ© fermĂ© avec un double fermoir et non avec les sept sceaux. DiffĂ©rents chevaux blancs sont mentionnĂ©s dans le texte de lâApocalypse. Le premier dâentre eux est montĂ© par lâange Ă lâarc aprĂšs lâouverture du premier sceau VI, 2. Son image est connue en peinture murale romane avec les reprĂ©sentations de MĂ©obecq Indre et de Saint-Hilaire de Poitiers Vienne. Les autres apparaissent au chapitre XIX qui Ă©voque le triomphe du Christ et de lâĂglise, renvoyant Ă la peinture murale de la crypte de la cathĂ©drale dâAuxerre Ă©voquĂ©e prĂ©cĂ©demment dans la communication. Le commanditaire du dĂ©cor peint Ă Sainte-Catherine de Montmorillon a manifestement tenu Ă combiner les deux rĂ©fĂ©rences. Contrairement Ă son homologue auxerrois qui a fait dĂ©velopper lâidĂ©e du triomphe prĂ©cĂ©dant celle du rĂšgne Ă©ternel aprĂšs la fin des temps, le commanditaire poitevin a prĂ©fĂ©rĂ© insister sur lâidĂ©e de rĂ©demption. En effet, lâĂ©quipe du Corpus des inscriptions de la France mĂ©diĂ©vale rapproche les fragments dâinscription, conservĂ©s autour du corps de lâagneau, du texte de lâĂ©vangile de Jean I, 2920 qui Ă©voque la rĂ©mission des pĂ©chĂ©s. Cette orientation correspond Ă lâimage essentielle du dĂ©cor peinte au cul de four de lâabside la reprĂ©sentation de lâincarnation du Christ nĂ©cessaire Ă cette rĂ©demption sous les traits de la Vierge Ă lâEnfant. Haut de page Notes 1 - Le Bestiaire de Pierre de Beauvais Ă©numĂšre les caractĂšres qui lui permettent de le comparer au Christ alors que le verset 13 du psaume 91 90 est le plus souvent citĂ© pour assimiler le lion au mal Tu marcheras sur le lion et sur lâaspic, tu fouleras le lionceau et le dragon. 2 - PICHOT, Daniel. Cheval et sociĂ©tĂ© lâexemple du Bas-Maine IXe-XIIIe siĂšcle ». Dans Charpania. MĂ©langes offert Ă Jacques Charpy. 1991, p. 403-411 ; repris dans La Mayenne. ArchĂ©ologie, histoire, 1992, n° 15, 51-61. 3 - DESCHAMPS, Paul. Combats de cavalerie et Ă©pisodes des Croisades dans les peintures murales du XIIe et XIIIe siĂšcles ». Dans Orientalia Christiana pĂ©riodica MĂ©langes offerts Ă Guillaume de Jerphanion, 1947, v. 13, p. 454-474. On attend la publication de la thĂšse dâEsther Dehoux sur les saints chevaliers. 4 - Ill. dans DAVY, Christian. La peinture murale romane dans les pays de la Loire. Lâindicible et le ruban plissĂ©. Laval SAHM, 1999, p. 347. 5 - Histoire anonyme de la premiĂšre croisade. ĂditĂ©e et publiĂ©e par Louis BrĂ©hier. Paris, 1924, p. 151-161. 6 - Voir la bibliographie dans DAVY, Christian. Les peintures murales romanes de la chapelle des Templiers de Cressac ». CongrĂšs archĂ©ologique de France. Charente, 1995, 153e session. Paris 1999, p. 171-177. Voir aussi depuis CURZI, Gaetano. La pittura dei Templari. Silvana Editoriale, 2002. 7 - Ill. dans FAVREAU, Robert, JEANNEAU, François, RIOU, Yves-Jean et alii. Saint-Savin. Lâabbaye et ses peintures murales. Poitiers CPPPC, 1999, p. 104. 8 - FLORI, Jean. Encore lâusage de la lance⊠La technique du combat chevaleresque vers lâan 1100 ». Cahiers de civilisation mĂ©diĂ©vale, 1988, t. 123, p. 213-240. 9 - Voir les diffĂ©rentes interventions sur ce thĂšme Actes des journĂ©es dâĂ©tude Le dĂ©cor peint dans la demeure au Moyen Ăge. Angers, 15-16 novembre 2007, voir le site 10 - PICHOT, Daniel. Cheval et sociĂ©tĂ© lâexemple du Bas-Maine IXe-XIIIe siĂšcle ». Dans Charpania. MĂ©langes offert Ă Jacques Charpy. 1991, p. 403-411 ; repris dans La Mayenne. ArchĂ©ologie, histoire, 1992, n° 15, 51-61 ; BOURGAIN, Pascale. Pratiques de lâĂ©quitation au Moyen Ăge dans les textes littĂ©raires ». Actes en ligne du colloque Les patrimoines de lâĂ©quitation française. Saumur, 7-9 dĂ©cembre 2011. 11 - SituĂ©e Ă Chinon. 12 - Illustration dans TOULIER, Christine. Canton de Chinon. Indre-et-Loire. [ Syndicat intercommunal du Val de Vienne Coll. Images du patrimoine, n° 81, 1990, p. 26. 13 - Je remercie chaleureusement Fabienne Audebrand, du service des Monuments historiques, DRAC du Centre, de ses remarques techniques qui mâont ouvert les yeux sur un monde inconnu. 14 - Illustrations dans DAVY, Christian. Op. cit. p. 119. 15 - Un fragment dâinscription donne le nom de Constantin pour lâun dâeux. Illustration dans DEMUS, Otto. La peinture murale romane. Paris Flammarion, 1970, pl. XLV. 16 - Illustration dans Peindre Ă Auxerre au Moyen Ăge, IX - XIVe siĂšcle ». Sous la direction de Christian Sapin. Paris CEM dâAuxerre et CTHS, 1999, p. 227. 17 - Lâallusion Ă la mort est manifeste si lâon pense aux nombreuses reprĂ©sentations postĂ©rieures oĂč le masque de la mort est parfois placĂ© dans le miroir. 18 - HILLION, Yannick. Le cartulaire dâĂvron. ThĂšse de 3e cycle, UniversitĂ© de Rennes II, 1977, charte 109. 19 - Les mots Agnus Dei sont lisibles et restituables. 20 - CORPUS DES INSCRIPTIONS DE LA FRANCE MĂDIĂVALE. Poitou, 1975, p. 53. Ecce agnus Dei ecce qui tollit peccatum mundi ».Haut de page Table des illustrations Titre Figure 1 LĂ©gende Le Loroux-Bottereau. La Chasse de saint Gilles, dĂ©tail la chevauchĂ©e des chasseurs. CrĂ©dits Phot. Pillet, Denis. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1995. URL Fichier image/jpeg, 144k Titre Figure 2 LĂ©gende ThoirĂ©-sur-Dinan. Ăglise paroissiale, nef, mur nord. La Chasse de saint Gilles, dĂ©tail le cavalier sonnant lâhallali. CrĂ©dits Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1995. URL Fichier image/jpeg, 140k Titre Figure 3 LĂ©gende Saint-Savin-sur-Gartempe. Ăglise abbatiale, nef, voĂ»te. Joseph emportĂ© en esclavage en Ăgypte, dĂ©tail les chevaux des marchands. CrĂ©dits Phot. Davy, Christian. © Christian Davy. URL Fichier image/jpeg, 760k Titre Figure 4 LĂ©gende La Chapelle-Rainsouin, Ă©glise prieurale de la RamĂ©e, mur occidental. Tournoi entre deux chevaliers. CrĂ©dits Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 2005. URL Fichier image/jpeg, 792k Titre Figure 5 LĂ©gende La Chapelle-Rainsouin, Ă©glise prieurale de la RamĂ©e, mur occidental. Tournoi entre deux chevaliers, dĂ©tail lâencolure du cheval gauche. CrĂ©dits Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 2005. URL Fichier image/jpeg, 844k Titre Figure 6 LĂ©gende Nohant-Vic, Ă©glise prieurale de Vic, arc triomphal. La ChevauchĂ©e des rois mages. CrĂ©dits Phot. RicarrĂšre, Pascal. © Pascal RicarrĂšre. URL Fichier image/jpeg, 296k Titre Figure 7 LĂ©gende Pouzauges, Ă©glise paroissiale de Vieux-Pouzauges, nef. Le Calendrier des mois, dĂ©tail, le mois de mai. CrĂ©dits Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1995. URL Fichier image/jpeg, 860k Titre Figure 8 LĂ©gende BrĂ©e, manoir de la Grande-Courbe, mur pignon sud. La Chasse au tigre, dĂ©tail le cavalier emportant le petit tigre et jetant un miroir. CrĂ©dits Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1994. URL Fichier image/jpeg, 920k Titre Figure 9 LĂ©gende Neau, Ă©glise prieurale, chĆur, mur sud, partie centrale. ScĂšnes du cycle dĂ©diĂ© Ă saint Vigor. CrĂ©dits Phot. Giraud, Patrice. © Conseil rĂ©gional des Pays de la Loire, inventaire gĂ©nĂ©ral, 1980. URL Fichier image/jpeg, 336k Titre Figure 10 LĂ©gende Montmorillon, Ă©glise paroissiale Notre-Dame, crypte Sainte-Catherine, voĂ»te. LâAgneau mystique. CrĂ©dits Phot. Davy, Christian. © Christian Davy. URL Fichier image/jpeg, 598k Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Christian Davy, Le cheval et son cavalier dans la peinture murale des XIe-XIIIe siĂšcles », In Situ [En ligne], 18 2012, mis en ligne le 31 juillet 2012, consultĂ© le 29 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
Excusdomi, j'ai l'impression que c'est com si tu demandais Quelle est la couleur de Cheval Blanc d'henri 4 ?! [bigsmile] catalan92. catalan92. PostĂ© le 24/04/2003 Ă 19:42 . Petit astucien. amarie a Ă©crit : Excus domi, j'ai l'impression que c'est com si tu demandais Quelle est la couleur de Cheval Blanc d'henri 4 ?! [bigsmile] amarie coucou c ce que j ai dit ! lol. amarie. amarie. PostĂ© le Bonjour Delphinea,Et bienvenue sur BibMth...LĂ , ça va commencer fort !Delphinea, je te le dis, comme je le pense, tu pousses un peu... On va t'aider Ă faire ton boulot, pas le faire Ă ta place. Contredis-moi, si je me trompe, mais tu en donnes pourtant l'impression paf, tu poses deux exos tu as ouvert un autre sujet, j'ai vu, et tu nous demandes de les faire Ă ta place parce que toi, tu ne sais pas faire...Si c'est bien ça, tu t'es trompĂ©e d'adresse -Bon donc, le travail va ĂȘtre interactif...1. As-tu fait ledessin ?2. Sais-tu comment on calcule l'aire d'un rectangle ? classe de 6e L'Ă©noncĂ© disant que [tex]B \in [AM[/tex], alors on peut conclure que AM = AB + BM. Sachant que AB = 2 et BM = x, comment Ă©cris-tu la longueur AM en fonction de x ? L'Ă©noncĂ© disant que [tex]D \in[AR][/tex], alors on peut conclure que AR = AD + DR Sachant que AD = 2 et DR = 2x, comment Ă©cris-tu la longueur AR en fonction de x ? Comment Ă©cris-tu alors l'aire du rectangle AMER en fonction de x n'oublie pas les parenthĂšses ?3. Ta fonction fx reprĂ©sente les variations de l'aire en fonction de la longueur x. a L'image par f de 0 se note f0 classe de 3e. Pour la calculer on remplace x par 0 dans la formule trouvĂ©e au dessus. C'est l'aire du rectangle lorsque x = 0. Qu'est-ce que x dĂ©jĂ ? Dois-tu demander... RĂ©ponse c'est BM. Tu dois alors te demander OĂč est M lorsque BM = 0 ? RĂ©ponse M et B sont confondus. Tu dois alors te demander OĂč est R lorsque DR= 0 2 * 0 = 0 ? Donc qu'est devenu le rectangle AMER ? b Tableau de valeurs Tu remplaces successivement x par 0,5 0, c'est fait, 1 ; 1,5 ; 2 ; 2,5 ; 3 ; 3,5 ; 4 dans ta formule du 2. c Graphique Les 9 couples trouvĂ©s ci-dessus 0 ; f0, 0,5 ; f0,5,.... 4 ; f4 sont des coordonnĂ©es. Les coordonnĂ©es de 9 points Ă placer sur ton graphique... Attentions Ă l'Ă©chelle ! Sur l'axe des x, tous les cm tu vas marquer une graduation 0 ; 0,5 ; 1 ; 1,5 ; 2 ; 2,5... Sur l'axe des y, tous les cm tu vas poser une graduation de 5 cmÂČ en 5cmÂČ 0, 5, 10, 15, 20... f4 = 60, tu placeras donc le point 4 ; 60 Ă l'intersection de la verticale passant par 4 donc Ă 4/0,5 = 8, 8 cm et de l'horizontale passant par 12 60/5 = 12, 12 cm horizontalement de l'axe des y et 60/5 = 12, 12 cm de l'axe des x4. Lecture du graphique. a sur l'axe des y chercher 35 c'est le 7e cm. Tracer une droite horizontale jusqu'Ă rencontrer la courbe. Depuis le point d'intersection , tracer la verticale qui recoupe l'axe des x. Sur cet axe 0,5 cm BM est reprĂ©sentĂ© par 1 cm donc 0,05 est reprĂ©sentĂ© par 1 mm. b Faire le dessin avec la valeur de xlue sur le avec des rĂ©ponses et/ou des questions+ Arx Tarpeia Capitoli proxima... Avantde passer la commande, s'il vous plaĂźt assurez-vous que le modĂšle que vous achetez l'ajustement pour votre ordinateur portable ou ordinateur portable. Chaque batterie a son nom du modĂšle (ou partie nombre, P/N), vous pouvez les trouver sur votre batterie d'origine. Si vous n'ĂȘtes pas sĂ»r, vous pouvez me contacter directementOu laisser un message Ă moi Ă tout moment! 1 Italiques de lâauteur. 1Si tant de poĂšmes dâAragon ont Ă©tĂ© mis en musique et chantĂ©s, câest, entre autres choses, parce que, pour lui, poĂ©sie et chant sont intimement liĂ©s. Que recouvre cette notion de chant », diffĂ©rente certes, de la chanson », mais qui en constitue le berceau ? Ses Ćuvres poĂ©tiques complĂštes publiĂ©es dans la BibliothĂšque de la PlĂ©iade rĂ©pertorient dix-neuf poĂšmes intitulĂ©s Chanson », quinze intitulĂ©s Chant » auxquels il faut ajouter les Cantiques et les Romances ; lâidĂ©e que le chant est un Ă©lĂ©ment essentiel de la poĂ©sie » parcourt ses Chroniques du Bel Canto septembre 1946 », Aragon 1947 153 et ce thĂšme caractĂ©rise presque chaque poĂšte Ă©voquĂ© dans ce livre. Cependant, Aragon sâoppose Ă lâidĂ©e que la poĂ©sie ne serait que chant » dans la Chronique » concernant Pierre Emmanuel, il sâattarde sur les rapports entre paroles et musique en poĂ©sie et si Pierre Emmanuel Ă©crit Celui qui veut connaĂźtre un homme quâil le cherche moins dans ses paroles que dans la musique quâelles font1 » Juillet 1946 », Aragon 1947 105, Aragon prend le contrepied de cette idĂ©e On voit oĂč tout dâabord Emmanuel apporte de lâeau Ă mon moulin la rime, le chant⊠Mais Ă peine si jây consens, la pente naturelle de mon esprit lâentraĂźne Ă protester que lâhomme est aussi bien dans ses paroles que dans la musique quâelles font. » ibid.. Et, un peu plus loin Ah ! câest ici que je vous dĂ©fie de sĂ©parer ce qui est dit de sa musique ! » Juillet 1946 », Aragon 1947 111. Un peu plus loin encore, sâopposant Ă un exĂ©gĂšte de MallarmĂ©, il lui reproche de renoncer Ă lâemportement, au rĂȘve du poĂšme [âŠ] Ce que jâappelle, Ă mon habitude, le chant » Septembre 1946 », Aragon 1947 145. Câest ce chant » qui est bien prĂ©sent dans Quai de BĂ©thune », Ă la fois paroles et musique, sujet et forme du poĂšme, passe-temps et passeur de temps. 1. Parution et chanson 2 Carco a habitĂ© au n°18 du Quai de BĂ©thune, dans lâĂźle Saint Louis. 3 Par Henri Jacques Dupuy. 4 On peut lâĂ©couter ici 2 Quai de BĂ©thune » est paru pour la premiĂšre fois en premiĂšre page du journal Les Lettres françaises le 20 mars 1958, sous le titre âChanson du Quai de BĂ©thuneâ par Aragon » et sous-titrĂ© Pour un laurĂ©at ». Le ComitĂ© National des Ăcrivains venait en effet de dĂ©cerner son Prix de lâunanimitĂ© » Ă Francis Carco. Lâauteur de JĂ©sus la Caille, dit le petit texte de prĂ©sentation, ĂągĂ© aujourdâhui de soixante-douze ans et souffrant, ne quitte guĂšre son logis du Quai de BĂ©thune2, au cĆur de ce Paris quâil a tant magnifiĂ© ». Repris deux ans plus tard dans Les PoĂštes, sous le simple titre de Quai de BĂ©thune » Aragon 1960 413-14, il est prĂ©cĂ©dĂ©, comme beaucoup dâautres textes, de la mention ChantĂ© ». Ce livre, Les PoĂštes, quâAragon sous-titre PoĂšme », et dont on aura Ă©crit quâ il est Ă cette heure un des ouvrages dâAragon qui aura Ă©tĂ© le moins abordĂ© par la critique universitaire » Bismuth 1999a 5, se prĂ©sente comme une sorte de grand spectacle parlĂ© et chantĂ© dont HervĂ© Bismuth a analysĂ© la théùtralitĂ© Bismuth 1999b 45-68 ; quatorze au moins de ses textes ont dâailleurs Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©s par diffĂ©rents chanteurs et chanteuses, dont Quai de BĂ©thune » mis en musique3 et chantĂ© par Caroline Cler en 19614. Ce poĂšme Ă©voque non seulement Paris et sa poĂ©sie, mais aussi lâamour et le souvenir toujours vivant de poĂštes du temps passĂ©, ainsi que de Carco, qui mourra peu de temps aprĂšs et auquel, Ă sa mort, Aragon consacre un autre poĂšme, Celui qui sâen fut Ă douleur⊠», paru le 29 mai 1958 dans Les Lettres françaises sous le titre Adieu Ă Francis Carco », reproduit Ă©galement dans Les PoĂštes Aragon 1960 415-16. 2. Le silence et le chant De la musique avant toute choseEt pour cela prĂ©fĂšre lâimpairPlus vague et plus soluble dans lâairSans rien en lui qui pĂšse ou qui pose 3Ăcrit en pentasyllabes, Quai de BĂ©thune » se rattache Ă ce choix verlainien ; et bien que les vers soient courts, le rythme du poĂšme garde une fluiditĂ©, une lenteur correspondant au paysage Ă©voquĂ©, tant rĂ©el que mental la Seine, la nuit, lâamour, le souvenir des poĂštes disparus. Le thĂšme du chant et sa traduction sonore et rythmique en sont des Ă©lĂ©ments essentiels. Il est des lieux oĂč chante mĂȘme le silence » Ă©crit Aragon dans ses Chroniques du Bel canto Mai 1946 », 1947 79 et câest ainsi que commence le poĂšme Connaissez-vous lâĂźleAu cĆur de la villeOĂč tout est tranquilleĂternellement Lâombre souveraineEn silence y traĂźneComme une sirĂšneAvec son amant Aragon 1960 413 4Et Ă la quatriĂšme strophe Venez y entendreComment meurt le vent ibid. 414 5La douceur, la lenteur, la mĂ©lancolie du poĂšme, du moins jusquâĂ la sixiĂšme strophe, sont donnĂ©es Ă la fois par la structure des rimes et par les sonoritĂ©s trois rimes identiques dans les quatrains et une quatriĂšme en [ÉÌ] reprise de strophe en strophe, sauf dans les deux derniĂšres qui crĂ©ent une rupture, avec une rime en [o] Ă©chos » sâassociant Ă Carco », avec en plus cette subtilitĂ© que les derniĂšres rimes des quatrains riment deux par deux Ăternellement » avec amant », rĂȘvant » avec vent », chantant » avec temps », sang » avec passant », la monotonie de ce systĂšme de rimes contribuant Ă la mĂ©lancolie du texte. Le rythme est Ă©galement ralenti soit par la longueur dâun mot comme Ăternellement », soit par lâabondance des voyelles nasales, plus longues que les autres et souvent Ă la rime ombre » silence » » profonde », blonde », et monde » Ă la rime dans le troisiĂšme quatrain, enserre » », tendres », cendres » et entendre » Ă la rime dans le quatriĂšme, Comment » doucement » allonge », ronge » et songes » dans le cinquiĂšme quatrain, oĂč une allitĂ©ration en [s], comme celle en [f] dans la strophe prĂ©cĂ©dente, fait entendre Comment meurt le vent » Cette allitĂ©ration en [s] est dâailleurs aussi prĂ©sente aux strophes 2 et 3, avec la proximitĂ© de silence » et sirĂšne » et 8, de Seine » et enserre » v. 9 et 12, dont la syllabe [ÉÊ] est reprise symĂ©triquement par le [ÊÉ] de rĂȘvant » ; on pourrait multiplier les exemples. Câest quâil sâagit dâ entendre » le silence tout dâabord, puis le chant Lâombre souveraineEn silence y traĂźne v. 5-6 6Puis Enfants fous et tendresOu flĂąneurs de cendresVenez y entendreComment meurt le vent 7 Il est des lieux oĂč chante mĂȘme le silence⊠» et Aragon ajoute, un peu plus loin il est des haltes comme un chant au cĆur du chant » Mai 1946 », Aragon 1947 79-80. 5 Paru aux EFR en 1952 et dans Les Lettres Françaises du 20 mars au 24 avril 1952 ; rééditĂ© en 2007 ... 8La nuit, ou du moins le gris, la paix, mais aussi le dĂ©senchantement, ouvrent le poĂšme ; les cendres se rĂ©fĂšrent Ă la mort, ou aux lendemains de fĂȘtes, et câest aussi, concernant les ĂȘtres humains, une expression que lâon trouve chez Gogol, dont Elsa Triolet a traduit Le Portrait5 quelques annĂ©es auparavant et lâon sait lâinfluence que les Ă©crits dâElsa Triolet pouvaient avoir sur Aragon. Ăvoquant un quartier de Saint-PĂ©tersbourg le quartier Kolomna, le narrateur de cette nouvelle dĂ©clare Lâavenir nây pĂ©nĂštre point, tout y est silence et retraite », câest lĂ que vit toute la catĂ©gorie des gens que lâon peut dĂ©signer dâun seul mot les cendres. Gens dont les habits, le visage, les cheveux, les yeux sont couleur de cendres, couleur dâun jour oĂč le ciel nâa ni orage ni soleil, oĂč lâon ne sait trop oĂč on est, et voilĂ le brouillard qui sâen mĂȘle et enlĂšve toute consistance aux objets » Gogol 1952 79. 9LâĂźle Saint Louis est lâĂźle dâun passĂ© dĂ©funt, mais aussi lâĂźle de lâamour Enfants fous et tendres » et pour Aragon câest le lieu de son amour fou et tragique pour Nancy Cunard qui y rĂ©sidait pour plus de dĂ©tails, voir Barbarant 2016 83-87. La Seine qui tient une grande place dans la poĂ©sie de Paris, chez Aragon comme chez de nombreux poĂštes, liĂ©e chez Apollinaire Ă lâamour et Ă la fuite du temps, est ici personnifiĂ©e ; câest lâimage mĂȘme dâune femme aimante La Seine profondeDans ses bras de blondeAu milieu du mondeLâenserre en rĂȘvant, 10personnification qui prolonge la comparaison de lâombre avec une sirĂšne sĂ©duisante par son chant mais aussi captatrice, et joue sur le sens du mot bras ». Toutes les rĂ©miniscences surrĂ©alistes peuvent surgir Ă la lecture de ces vers par exemple lâ Inconnue de la Seine » et son masque, prĂ©sente encore dans AurĂ©lien, ou lâĂ©loge de la blondeur dans Le Paysan de Paris Aragon 1927 48-50 ; La mĂ©moire la mĂ©moire est blonde vraiment » y dĂ©clare-t-il ibid. 50. 11Câest que le lecteur, ou lâauditeur, est associĂ© au tableau lâauteur sâadresse directement Ă lui Connaissez-vous lâĂźle » et Ă son ouĂŻe Venez y entendre » Dans les Chroniques du Bel Canto, Aragon souligne cette nĂ©cessaire communion de lâauteur et du lecteur, cette communautĂ© dâexpĂ©rience Le chant, qui est toujours nĂ©cessairement Ă la fois de lâoreille et du cĆur, sâĂ©veille prĂ©cisĂ©ment quand la musique et la voix se marient, quand il y a parfaite adĂ©quation du fond et de la forme, quand cette prĂ©tendue subjectivitĂ© du poĂšte fait Ă©cho Ă quelque chose en moi qui le lit » NoĂ«l ou lâĂ©cole buissonniĂšre », Aragon 1947 246. Aragon a souvent soulignĂ©, surtout pendant la guerre et la RĂ©sistance, le caractĂšre collectif de la poĂ©sie, et juste aprĂšs-guerre lâimportance de son chant Le chant qui est la nĂ©gation de la solitude poĂ©tique. Le chant qui est la communication de la poĂ©sie » Ă©crit-il dans les Chroniques du Bel Canto ibid. 257. 12La seconde moitiĂ© du poĂšme met directement en scĂšne le chant, personnifiĂ© lui aussi Tandis que chantant Un air dans le noirEst venu sâasseoirAu fond des mĂ©moiresPour passer le temps v. 20-24 13Le gĂ©rondif chantant » forme pivot entre les deux parties du texte, et lâimagination du lecteur vacille un instant, en raison de lâambiguĂŻtĂ© syntaxique, Un air » pouvant ĂȘtre pris tout dâabord comme le complĂ©ment dâobjet de chantant », alors quâil est le sujet du verbe ĂȘtre au vers suivant le chant, objet et sujet du poĂšme⊠3. Le chant, passeur de mĂ©moire poĂ©tique mort et vie des poĂštes 6 Sur ce point, voir Nathalie PiĂ©gay-Gros, 2007 49-51 et les rĂ©flexions sur poĂ©sie et mĂ©moire dans ... 14 Je chante pour passer le temps / Petit quâil me reste de vivre », Ă©crit aussi Aragon dans Le Roman inachevĂ© Aragon 1960 208. Temps, mĂ©moire et chant sont associĂ©s le chant, lâ air » constitue une permanence dans un monde oĂč passent lâeau, le temps et les amours, il sâancre dans les mĂ©moires », dans lâinconscient collectif »6, comme la poĂ©sie elle-mĂȘme, tous deux liĂ©s Ă la nuit et au rĂȘve v. 17-19. Ă partir de lĂ , dans la septiĂšme strophe, le rythme devient plus vif, les sonoritĂ©s plus violentes Et le vers quâil scande[âŠ]Bat comme le sang 15La douceur agrĂ©able en mĂȘme temps que funĂšbre du dĂ©but Ăternellement », Lâombre souveraine/En silence y traĂźne », flĂąneurs de cendres », Comment meurt le vent », lâinquiĂ©tude silencieuse La nuit [âŠ] /Tout doucement ronge/Ses ongles » [âŠ] sont brusquement interrompues par la force du vers qui chante tragiquement la vie et Bat comme le sang » La ville sâanime alors et le passĂ© reprend une existence sonore, dans laquelle les poĂštes ressuscitent Est-ce une fenĂȘtreQui sâouvre et peut-ĂȘtreOn va reconnaĂźtreAu pas le passant Est-ce Baudelaire 16Si Aragon cite en premier Baudelaire, câest non seulement quâil fut lâun des poĂštes prĂ©fĂ©rĂ©s des SurrĂ©alistes, quâil vĂ©cut au 10, Quai de BĂ©thune et chanta Les FenĂȘtres » dans un poĂšme en prose il lâinvoque comme un de ses premiers maĂźtres dans le poĂšme suivant immĂ©diatement lâhommage funĂšbre Ă Carco, et qui dĂ©bute aussi par une Ă©vocation de lâĂźle Saint-Louis, plus tragique que dans Quai de BĂ©thune » Toujours quand aux matins obscĂšnesEntre les jambes de la SeineComme une noyĂ©e aux yeux fousDe la brume de vos poĂšmesLâĂźle Saint-Louis se lĂšve blĂȘmeBaudelaire je pense Ă vous Lorsque jâappris Ă voir les chosesĂ lenteur des mĂ©tamorphosesCâest votre Paris que je vis Aragon 1960 417 7 Aragon a thĂ©orisĂ© lâassociation des rimes fĂ©minines et masculines dans La Rime en 1940 » et Ar ... 17Une deuxiĂšme ombre est associĂ©e Ă celle de Baudelaire celle de Nerval, autre poĂšte du PanthĂ©on surrĂ©aliste, qui disait lui-mĂȘme que ses textes avaient Ă©tĂ© composĂ©s dans un Ă©tat de rĂȘverie supernaturaliste » ; son souvenir est appelĂ© par le mot air », rimant avec Baudelaire »7 Est-ce BaudelaireOu Nerval un airQui jadis dut plaireĂ dâanciens Ă©chos 18La sophistication des arriĂšre-textes apparaĂźt ici avec le souvenir du poĂšme de Nerval Fantaisie », prĂ©sent en lui depuis longtemps 8 PoĂšme Ă©crit en 1831, paru en 1832. Il faut prononcer WĂšbre » au vers 2 ; cette prĂ©cision Ă©tait i ... Il est un air pour qui je donneraisTout Rossini, tout Mozart et tout WeberUn air trĂšs vieux languissant et funĂšbre,Qui pour moi seul a des charmes 19Aragon lâa dĂ©jĂ Ă©voquĂ© indirectement dans lâun de ses premiers poĂšmes, Casino des lumiĂšres crues », publiĂ© en 1920 dans Feu de joie Aragon 1920 20 ; il est bien Au fond des mĂ©moires », de celle de nombreux lecteurs comme de la sienne en tout cas Un soir des plages Ă la mode on joue un airQui fait prendre aux petits chevaux un train dâenferEt la fille se pĂąme et murmure Weber 9 Aragon se rĂ©fĂšre de nouveau Ă ce vers dans les Chroniques du Bel Canto Janvier 1946 », Aragon 19 ... Moi je prononce WĂšbre et regarde la mer »9 20Le chant passe ainsi de poĂšte en poĂšte et de lecteur en lecteur, ou dâauditeur en auditeur, et le terme Ă©chos » se rĂ©fĂšre sans doute Ă cette continuitĂ© sonore. En janvier 1946, dans sa premiĂšre Chronique du Bel Canto », Aragon expose son projet de parler des poĂštes, morts et vivants, Histoire dâentendre, Ă©crit-il, dans leur voix, ce qui est proprement la poĂ©sie. Le chant. Ce mystĂ©rieux pouvoir dâĂ©cho, ce qui fait vibrer les verres sur la table, frissonner les insensibles. » Aragon 1947 10. Et, un peu plus loin, le premier poĂšte Ă©voquĂ© est GĂ©rard de Nerval, dont les PoĂ©sies viennent dâĂȘtre rééditĂ©es par Albert BĂ©guin Peut-ĂȘtre nây a-t-il jamais eu de poĂšte qui ait possĂ©dĂ© aussi purement que GĂ©rard de Nerval ce pouvoir dâĂ©veiller lâĂ©cho dont je parlais » Aragon 1947 11. 10 Carco considĂ©rait Nerval comme un de ses maĂźtres ; il avait de plus en commun avec GĂ©rard de Nerva ... 21De Nerval Ă Carco il nây a quâun pas dans lâassociation des souvenirs provoquĂ©e par le chant Aragon sait trĂšs bien que Carco est lâauteur dâune biographie de Nerval10, oĂč il Ă©voque lâauteur des Chansons et lĂ©gendes du Valois en ces termes Peut-ĂȘtre avait-il oubliĂ© certaines vieilles chansons qui avaient bercĂ© son enfance, mais elles sâĂ©taient depuis rĂ©fugiĂ©es dans sa mĂ©moire ainsi que dans une chambre obscure oĂč des voix mortes, parfois, se faisaient tristement entendre » Carco 1953a 58. Il est aussi lâauteur dâun recueil de poĂšmes intitulĂ© tout dâabord Mortefontaine Carco 1946, puis Mortefontaine, suite nervalienne Carco 1947. La filiation Baudelaire-Nerval-Carco sâaffirme dans les deux derniĂšres strophes. 11 Ă rapprocher des vers prĂ©cĂ©demment citĂ©s De la brume de vos poĂšmes/LâĂźle Saint-Louis se lĂšve b ... 22En effet, la rĂ©ponse aux questions posĂ©es dans les deux strophes prĂ©cĂ©dentes Est-ce une fenĂȘtre »/Est-ce Baudelaire » vient avec le jour qui se lĂšve, le jour blĂȘme »11 opposĂ© Ă lâ ombre » du vers 5, Ă la nuit » du vers 17, au noir » du vers 21; sâil est encore fantomatique, ce jour » permet de relier le passĂ© au prĂ©sent et de montrer le lien, non seulement entre Nerval et Carco, mais aussi entre ce dernier et Aragon. Il faut ici ouvrir une parenthĂšse biographique. La guerre a, en effet, rapprochĂ© les deux hommes. En 1942, Francis Carco, membre de lâAcadĂ©mie Goncourt, avait soutenu lâattribution du prix au livre dâElsa Triolet, Mille regrets ; en 1943, il avait Ă©tĂ© le seul Ă voter pour lâattribution du prix au Cheval blanc ; Elsa Triolet sera la premiĂšre femme Ă obtenir le Goncourt en 1945 au titre de 1944 pour Le Premier accroc coĂ»te deux cents francs, avec la voix de Carco ; comme Aragon lâindique dans Celui qui sâen fut Ă douleur⊠», ils se rencontrĂšrent Ă Nice On faisait semblant dâĂȘtre heureuxLe ciel ressemblait Ă la merMĂȘme lâaurore Ă©tait amĂšreCâĂ©tait en lâan quarante-deux 12 Francis Carco sâest rĂ©fugiĂ© en Suisse avec sa femme dâorigine juive Ă©gyptienne. Un jour tu partis pour GenĂšve12Et nous Elsa pour Dieu sait oĂč Aragon 1960 416 13 Ă Ă©couter sur le site de la Radio-TĂ©lĂ©vision Suisse 23Carco a racontĂ©, dans une interview Ă la radio suisse le 1er juin 1953, ses rencontres en 1941-1942 avec Aragon, Ă lâinitiative de ce dernier, qui voulait parler de Paris avec lui, puis sa propre installation dans lâĂźle Saint-Louis13. Elsa Triolet a Ă©galement retracĂ© dans la PrĂ©face Ă la clandestinitĂ© » Juin 1964 les visites de Carco dans leur petit appartement du Quai des Etats-Unis 1965 25-26. RĂ©fugiĂ© Ă Nice avec sa femme Ăliane, Carco y rĂ©dige Nostalgie de Paris, oĂč il Ă©voque Aragon dans des pages sur les passages parisiens et le cafĂ© CertĂ Carco 1941 43-45. Câest Ă Nice quâil a, dit-il dans son interview, reçu une lettre dâAragon lui disant Je voudrais parler de Paris avec vous, nous ne parlerons pas de politiqueâ [âŠ] et grĂące aux magnifique bleu des photographies de Paris de la Belle Ăpoque quâAragon avait placardĂ©es sur ses murs, je nâĂ©tais pas dĂ©crochĂ© ». 24Mais outre cet arriĂšre-texte biographique, le poĂšme rend hommage au poĂšte de Paris, Ă lâauteur de la Romance de Paris 1953, de Nostalgie de Paris 1945, Ă celui qui a su Ă©crire dĂšs 1913 des Chansons aigres-douces reprises dans La BohĂȘme et mon cĆur, 1939. Le rythme pentasyllabique des vers de Quai de BĂ©thune » fait irrĂ©sistiblement penser Ă certains poĂšmes de Carco comme Le Doux Caboulot », mis en musique par Jacques Larmanjat, chantĂ© par Marie Dubas, Jean Sablon et Yves Montand entre autres, et dont lâair » est dans tous les esprits ; ou bien Minuit » [âŠ] Jâentends sonner lâheureDâune voix qui pleureEt le pavĂ© donc ici passe ?Quelle ombre sâefface ?Quelle autre la suit » [âŠ] Carco 1953b 43 25Les poĂšmes de Romance de Paris chantent la douce et lente Seine » Carco 1953b 33 et son eau profonde » Carco 1953b 34, ses sirĂšnes Carco 1953b 40, les blonds cheveux » de lâOndine qui la hante 35, Tout est alors couleur de songe » Ă©crit-il Carco 1953b 41. 26Il sâagit pour Aragon de Rendre son poĂšme/Ă Francis Carco », Car jâimite », Ă©crit-il dans la PrĂ©face aux Yeux dâElsa, Arma virumque cano » Aragon 1942 746, reprenant la tradition de la Renaissance qui valorisait lâimitation, et ici lâimitation dĂ©passe le modĂšle⊠Carco qui ne sus que chanter » Ă©crit-il dans son deuxiĂšme poĂšme dâhommage, Celui qui sâen fut Ă douleur » Aragon 1960 416, appelant Ă asseoir son souvenir dans les mĂ©moires et reprenant les Ă©lĂ©ments, voire les mots de sa poĂ©sie Que lâavenir du moins nâoublieCe qui fut le charme de lâairLe bonheur dâĂȘtre et le vin clairLa Seine douce dans son lit 14 Derniers mots des Chroniques du Bel Canto Aragon 1947 258. 27Ce qui importe, câest la mĂ©moire commune du chant. Le mot chant traduit le latin carmen, qui a aussi donnĂ© le mot charme, qui fait aussi bien image magique quâimage musicale » Ă©crit Aragon dans Arma virumque cano » Aragon 1942 757. Le chant nâest pas seulement, dans Quai de BĂ©thune », la musique des vers ; lâ air » qui sây promĂšne est celui des poĂštes, disparus ou vivants, transmis de lâun Ă lâautre et offert au lecteur, ressuscitant le passĂ©, passant de la nuit au jour et de la mort Ă la vie, car la place de la poĂ©sie dans la sociĂ©tĂ© humaine [âŠ] est de lumiĂšre, et non pas de DownloadQuelle est la couleur du cheval de Henri IV / Quiz apk 8.2.3z for Android. à€à€ à€à€° à€čà„à€šà€°à„ IV à€à„ à€žà€«à„à€Š à€à„à€Ąà€Œà„ à€à€Ÿ à€°à€à€ à€à„à€à„à€ à€à€ à€à€° à€čà„à€šà€°à„ IV à€à„ à€žà€«à„à€Š à€à„à€Ąà€Œà„ à€à€Ÿ à€°à€à€ à€à„à€à„à€ Info paru sur le compte linkedin de Arts et MĂ©tiers ParisTech - Ăcole Nationale SupĂ©rieure d'Arts et MĂ©tiers FermĂ©e pour des problĂšmes de toiture fin janvier 2018, la fonderie du campus Arts et MĂ©tiers de Lille fonctionne depuis en mode dĂ©gradĂ©. Des projets engagĂ©s ont Ă©tĂ© retardĂ©s, dâautres arrĂȘtĂ©s⊠Il Ă©tait important pour le fondamental, quâune partie de lâatelier soit de nouveau disponible pour reprendre les activitĂ©s. AprĂšs donc 2 mois de travail acharnĂ© des Ă©quipes, 500 heures de dĂ©blayage, tri et rangement, la remise au goĂ»t du jour de certains Ă©quipements, 20 mĂštres cube d'encombrants, 15 tonnes de ferraille et 6 tonnes de sable plus tard... Le redĂ©marrage de la fonderie a pu avoir lieu le 29 juin 2022 sur une partie sĂ©curisĂ©e et dĂ©limitĂ©e de l'atelier, en prĂ©sence des enseignants et personnels du campus. Cette reprise des activitĂ©s de fonderie se fera progressivement, le temps des travaux de couverture de la toiture fin septembre et des nouveaux agencements sur le reste de lâatelier Ă compter dâoctobre. Dâautres travaux seront engagĂ©s prochainement pour dĂ©cloisonner les laboratoires, mettre en sĂ©curitĂ© les Ă©lĂšves et enseignants, et devenir une usine Lâobjectif est de se rapprocher de lâĂ©volution naturelle des procĂ©dĂ©s industriels et leur modernisation, tout en intĂ©grant une dĂ©marche dâĂ©conomie circulaire. Cela permettra aux Ă©lĂšves et enseignants de suivre des projets depuis leur conception Ă lâassemblage, et mĂȘme jusquâau recyclage, et ainsi comprendre les interdĂ©pendances de chaque activitĂ© fonderie, usinage, matĂ©riaux, conception, mĂ©canique des fluides, Ă©nergĂ©tique, logistique, etc.Bon j'ai mal retraduit les textes juridiques. En fait, c'est bien les aspects privĂ©s qu'il faut garder secret. C'est sur que si tu t'instruis en Ă©coutant les discussions sur les ondes (tu apprends quelle Ă©tait la couleur du cheval blanc d'henri 4 par exemple), je pense que tu as le droit de l'utiliser! En gros, ce sont les actions "qui