protectionsociale. Les inégalités se sont creusées dans la plupart des États membres, suscitant des inquiétudes à la fois pour la durabilité de la croissance et pour la cohésion sociale. Des préoccupations ont également été exprimées quant au caractère inclusif de la croissance. Lorsque le revenu produit dans un pays, mesuré par le PIB, croît plus rapidement que les

Points de vue 30 mai 2017 - Reproduction interditeLes inégalités de revenus progressent parce que les plus favorisés en veulent toujours plus. Soit on assume le phénomène, soit on se donne les moyens d’une plus grande solidarité. Par Anne Brunner et Louis Maurin de l’Observatoire des inégalités. Extrait du Rapport sur les inégalités en France, édition 2017 ». Ce texte est extrait du Rapport sur les inégalités en France, sous la direction d’Anne Brunner et Louis Maurin, édition de l’Observatoire des inégalités, juin 2017, 176 p., 8,50 €. Le tableau des inégalités brossé par l’édition 2017 du Rapport sur les inégalités en France ne pousse pas à l’optimisme. Les classes favorisées, gourmandes, en veulent toujours plus » [1]. Rien de nouveau, mais le refus de voir les inégalités sociales dont sont victimes les classes populaires, l’exploitation des travailleurs flexibles par des stables, la précarité et le chômage des non-diplômés, conduit à une exaspération qui s’exprime dans les urnes. Le débat sur l’état des inégalités est loin d’être à la hauteur. Un grand nombre de commentateurs refusent de voir les conséquences de cette montée des écarts entre milieux sociaux. À l’opposé, la dramatisation n’aide pas davantage. Ainsi par exemple, l’école française n’amplifie pas les inégalités comme l’a pourtant indiqué récemment un rapport officiel [2]. Le modèle d’un État social à la française, s’il n’a rien de providence », n’est pas à l’agonie notre pays demeure l’un des pays où il fait le meilleur vivre sur la planète. Les autres pays sont loin de faire mieux que la France, y compris dans le do

laffaire de tous. Contraire à la loi et au principe d’égalité qui régissent notre société, nuisible à la cohésion sociale, destructrice pour ceux qui la subissent, la discrimination doit être activement combattue par l’ensemble du corps social, en particulier par
Comment promouvoir la santé dans un contexte marqué par les inégalités? Comment les prendre en compte et agir pour les réduire? Les inégalités sociales de santé ISS désignent les différences d'état de santé entre des groupes sociaux. C'est la distribution inéquitable et injuste des déterminants sociaux de santé logement, éducation, emploi... qui est à l'origine de ces inégalités de santé. Se mobiliser sur ce thème est donc une question de justice sociale. Cette formation vise à soutenir les intervenantes de terrain dans la mise en place de démarches de promotion de la santé adaptées à des groupes confrontés aux inégalités sociales de santé. Elle abordera notamment Les déterminants de santé Les représentations sociales et leur questionnement La littératie en santé La participation des personnes dans un groupe Les balises éthiques pour des animations santé Le choix et l'utilisation d'outils pédagogiques avec un groupe Cette formation est organisée dans le cadre du Projet Interreg Transfontalier COPROSEPAT Coopération transfrontalière en promotion de la santé et éducation du patient en milieu rural. Public Cette formation s’adresse aux professionnelles et relais intervenant directement auprès de groupes d'adultes insertion socioprofessionnelle, éducation permanente, alphabétisation, aide sociale, soins de santé... Informations pratiques Quand ? La formation aura lieu les 25 et 26 avril 2022, de 9h15 à 16h30 Où ? Observatoire de la Santé de la Province de Luxembourg, Rue du Carmel, 1 - 6900 Marloie Frais d'inscription formation gratuite mais inscription obligatoire Lunch offert Cette formation vous intéresse ? Inscriptions auprès de l'Observatoire de la santé de la Province de Luxembourg par courriel Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Pour plus d'informations sur la formation, vous pouvez contacter Charles-Henri Boeur Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Définition La cohésion sociale correspond à la situation d'un groupe fortement solidaire et intégré; en découlent l'existence de buts communs, l'attraction des individus les uns par rapport aux autres et enfin l'attachement des individus au groupe. Cette cohésion favorise donc l' intégration des individus, c'est à dire la Une nouvelle étude du SPF Sécurité sociale confirme l’existence d’évolutions sociales très divergentes entre différents groupes de la population belge. Les analyses précédentes avaient déjà démontré que ces dernières années le risque de pauvreté chez les aînés avait diminué, alors qu’il avait fortement augmenté pour les personnes avec un faible niveau d’éducation au sein de la population active. La nouvelle analyse montre que les personnes faiblement qualifiées continuent de décrocher du marché du travail, à l’heure où les prestations sociales sont moins adéquates. Par ailleurs, les inégalités croissantes dans divers domaines continuent de menacer la cohésion sociale. Au vu de tous ces constats, il devient de plus en plus difficile de s’attendre à une évolution permettant d’atteindre l’objectif européen 2020 de réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale, et ce malgré l’évolution positive liée à la baisse du risque de pauvreté parmi les personnes âgées. Le Service public fédéral SPF Sécurité sociale suit l’évolution de la situation sociale sur base d’une série d’indicateurs sociaux européens. Le nouveau rapport The Evolution of the Social Situation and Social Protection in Belgium 2016 Increasing Divergences’ a été publié fin mai 2016. Ce rapport complète la mise à jour de l’évolution du risque de pauvreté sur base de l’enquête EU-SILC 2014 automne 2015. Les ajouts à cette nouvelle étude s’appuient, d’une part, sur une analyse plus approfondie des chiffres d’EU-SILC 2014 ainsi que sur les nouveaux chiffres de l’enquête européenne sur les forces de travail LFS-Labour Force Survey, et d’autre part, sur une série d’autres études récentes. Ce rapport a pour principal objectif de contextualiser et soutenir le suivi de l’objectif Europe 2020 portant sur la réduction du nombre de personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale, plus spécifiquement dans le cadre du Programme National de Réforme PNR. Le taux d’occupation des personnes faiblement qualifiées continue de diminuer … Selon les chiffres récents de l’enquête européenne sur les forces de travail, le taux d’emploi global est, en 2015 aussi, resté à peu près au même niveau que les années précédentes 67,5%. Le taux d’emploi des personnes à faible niveau d’éducation a, par contre, continué de diminuer en 2015. Il était de 45%, contre 49% en 2007. Cette baisse est valable pour la Belgique dans son ensemble, mais aussi pour la Flandre 51% en 2015 contre 53% en 2010 et la Wallonie 40% en 2015 contre 44% en 2010. … alors que l’efficacité des prestations sociales pour les personnes d’âge actif a diminué Le pourcentage de personnes d’âge actif dont le revenu dépasse le seuil de risque de pauvreté grâce aux prestations sociales a diminué 48% en 2014 contre 56% en 2005. La forte augmentation du risque de pauvreté chez les personnes faiblement qualifiées s’explique par la baisse du taux d’emploi pour ce groupe et par la diminution de l’adéquation des prestations sociales. Ces tendances attirent l’attention sur le fait que limiter les allocations sociales ne permet pas, d’une part, d’améliorer le taux d’emploi des personnes faiblement qualifiées et, d’autre part, a un effet négatif sur leur niveau de vie. Les inégalités croissantes peuvent menacer la cohésion sociale L’analyse des indicateurs sociaux européens et de quelques autres études récentes montre que les signes de dégradation de la situation sociale sont de plus en plus nombreux. Outre les évolutions négatives du risque de pauvreté, du taux d’emploi des personnes faiblement qualifiées et de l’inadéquation des prestations sociales, qui ont déjà été citées, l’étude permet de dégager les constats suivants – Augmentation des reports de soins médicaux et dentaires, pour des raisons financières, en particulier parmi les groupes de la population aux revenus les plus faibles; – Forte inégalité sociale au niveau des performances scolaires. La Belgique étant considérée par l’OCDE et l’UNICEF comme mauvais élève’ en la matière – Performances moyennes à médiocres de la Belgique en matière d’inégalité entre enfants sur le plan du revenu, de l’état de santé auto-rapporté et de la satisfaction de la vie UNICEF – Mauvaise situation socioéconomique des migrants. La Belgique faisant, sur ce plan-là également, partie des moins bons élèves de l’UE. L’accumulation d’évolutions négatives pour certaines catégories sociales déjà fragilisées combinée aux fortes divergences socio-spatiales dans les grandes villes, représente un défi majeur pour le maintien à l’avenir de la cohésion sociale en Belgique. Plus d’infos ? L’analyse est consultable sur le site Internet du SPF Sécurité sociale Source SPF Sécurité Sociale Laprotection sociale universelle permet de réduire la pauvreté et les inégalités, de favoriser la cohésion sociale, de faciliter le développement des personnes et l’accès à des conditions de travail et de vie décentes. C’est un droit humain. Parvenir à un système universel de protection sociale, c’est faire le choix de Quelle société voulons-nous ? Les inégalités sont elle toujours injustes ? Les inégalités sont-elles compatibles avec la justice sociale? Dans ce thème nous allons répondre à ces questions en analysant notamment le concept de justice sociale et en repérant les actions de l’État pour réduire les inégalités sociales. Les notions du programme à connaître inégalité économique et sociale, rapport inter-quantiles, courbe de Lorenz, coefficient de Gini, top 1%, égalité de droit ou de chance ou de situation, utilitarisme, libertarisme, égalitarisme, assurance et assistance, services collectifs, fiscalité, prestations et cotisations sociales, redistribution, protections sociale, discrimination, I. Des inégalités multiples A Des différences sociales à l’origine des inégalités sociales Toutes les différences sont-elles des inégalités? La réponse est non. Une inégalité c’est une différence qui procure un avantages pour certains, un désavantages pour d’autres et qui est à l’origine des hiérarchies. De plus , comme le précis Patrice Bonnewitz dans Classes sociales et inégalités, l’inégalité individuelle ne devient une inégalité sociale que si l’infériorité ou supériorité est partagée par des personnes aux caractéristiques sociales identiques » Les inégalités sont à la fois objectives, on peut les observer, mais aussi subjectives autrement dit, elles sont ressenties différemment suivant les individus et la société dans laquelle on vit. Exemple les mouvements féministes ont révélé des inégalités Hommes-Femmes qui étaient jusqu’à il y a peu de temps aux yeux de l’histoire, assimilées à des inégalités naturelles Remarque ne pas confondre inégalité et injustice. En effet, l’inégalité est un fait social alors que la question de juste ou injuste est une norme. Certaines inégalités peuvent être juste, d’autres injustes. Comment peut-on alors décrypter les inégalités? B. Des inégalités économiques Les inégalités économiques sont des différences dans la distribution des ressources économiques. On peut distinguer les inégalités de revenus flux et les inégalités de patrimoine stock Quels revenus doit-on prendre en compte pour repérer les inégalités? Les salaires bruts? >Les salaires nets? Les revenus primaires ? Les revenus disponibles bruts? Souvent on compare le salaire net. Cela concerne en effet, une grande partie des actifs occupés et cela prend en compte une partie de la redistribution opérée via les cotisations sociales. Les données sont plus faciles à obtenir mais cependant cela ne prend pas en compte les impôts directs et les revenus du patrimoine. La mesure des inégalités économiques peut alors se faire de 2 façons, pour le dire simplement. Soit on calcule les écarts à la moyenne par exemple la comparaison entre le salaire moyen des Hommes et des Femmes. Soit on repère les dispersions des revenus dans la population via les quantiles. En économie on utilise souvent les quartiles ou les déciles. Depuis quelques temps, . avec la montée des privilèges de la minorité la plus riche on utilise de plus en plus le centile pour caractériser le 1% des plus riches. Si tu veux en savoir plus avec l’Observatoire des inégalités, c’est ICI. Ces outils statistiques doivent être bien intégrés et j’ai donc mis en place dans MÉTHODES des exercices pour que tu maîtrises bien les notions de quantiles mais aussi la courbe de Lorenz et le coefficient de Gini. Les revenus sont des flux et les inégalités continuelles de revenus viennent grossir le stock de patrimoine, ce qui concentre encore plus les inégalités. On constate ainsi que plus les revenus sont élevés et plus les patrimoines sont globalement importants. D’autre part l’analyse des données en France et dans l’ensemble des pays, permet de constater que les inégalités patrimoniales sont plus prononcées que les inégalités de revenus A travers son ouvrage Le capital au XXIe siècle, le célèbre économiste français Thomas Piketty a réalisé un travail remarquable concernant les inégalités. Il reprend notamment l’idée que les inégalités se cumulent de générations en générations et qui cela creuse in fine les inégalités selon l’origine ou l’appartenance sociale. Nous retrouvons son analyse ci-dessous Mais les inégalités ne sont pas que économiques… C. Des inégalités sociales Les inégalités sociales sont des différences dans la distribution des ressources sociales . Au sens large, les ressources sociales comprennent donc les ressources monétaires mais aussi culturelles, les ressources en terme de capital social. Il existe ainsi de nombreuses inégalités concerne par exemple l’accès à un logement décent. Ce sont également les inégalités dans la représentation politiques. Par exemple les députés ouvriers sont sous-représentés voire invisibles alors que les députés cadres sont su-représentés. Cela peut aussi concerner les inégalités devant la mort. Par exemple, l’espérance de vie moyen d’un homme cadre est de 6 ans plus élevé que celui d’un homme ouvrier selon l’INSEE, d’après les conditions observées en 2010 Nous pouvons repérer les inégalités selon les variables statistiques traditionnelles. Parmi les » variables lourdes » on retrouve le genre , l’âge, la catégorie sociale d’appartenance ou de provenance, le diplôme. Je te laisse faire les analyses de différents tableaux statistiques. Tu peux en retrouver notamment dans l’Observatoire des inégalités. Les inégalités se cumulent c’est à dire que certaines inégalités sont à l’origine d’autres inégalités . Ainsi les inégalités de revenu renforcent les inégalités de logement qui peuvent expliquer d’autres formes d’inégalités et notamment les inégalités scolaires. Il est moins facile de se concentrer par exemple lorsqu’on est 2 ou parfois plus par chambre et lorsqu’on a la chance d’avoir SA chambre. Par conséquent, les inégalités scolaires vont engendre des inégalités dans les qualifications et donc dans les futurs emplois. Ainsi la boucle se referme avec de nouvelles inégalités de revenus II. L’évolution des inégalités économiques depuis le début du XXe siècle A la veille de la première guerre mondiale la situations était très clivée. D’un côté des bourgeois, profitant allègrement du progrès techniques pour s’enrichir, de l’autre des prolétaires exploités comme l’analyse et le décrit Karl Marx dans Le Capital. Mais comme nous le décrit Thomas Piketty dans Le capital au XXe siècle, la première guerre mondiale va redistribuer les cartes puisque l’effort de guerre va être à l’origine de l’impôt sur le revenu. Par la suite, la crise de 1929 va détruire certains patrimoines accumulés et la seconde guerre mondiale va également redistribuer les au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, l’époque des trente glorieuses est propice aux idées keynésiennes, si bien que dans de nombreux pays développés l’État va intervenir dans l’économie en redistribuant les revenus via les impôts. Cette diminution des inégalités qui fait suite à l’augmentation constatée en début de développement est souvent schématisée par la courbe de Kuznets, du nom de l’économiste . Mais depuis les années 1980, une reprise des inégalités s’observent d’abord dans les pays anglo-saxons mais également dans les pays comme la France où les protections sociales limitent pourtant la polarisation des revenus. L’économiste Branko Milanovic a symbolisé cet état de fait par ce qu’il appelle la courbe de l’éléphant. Ce mouvement de reprise des inégalités est à rapprocher des idées libérales qui refont surface à la fin des années soixante-dix, avec notamment l’arrivée de Margaret Thatcher aux Royaume-Unis et de Ronald Reagan aux États-Unis. L’Europe va emboîter le pas, au nom de la liberté d’entreprendre et de la compétitivité. Mais est-ce un mal ? Quelle forme de société désirons-nous ? Il est alors temps d’avoir un regard sur les différentes conceptions de la justice sociale III. Les différentes formes d’égalité et la justice sociale A. La notion d’égalité Légalité peut être définie comme un principe qui établit une équivalence entre deux individus ou deux groupes. Mais quel type d’équivalence précisément ? Selon le philosophe A. de Tocqueville 1805/1859 il existe trois types d’égalité. . L’égalité de droit ou de condition. Tous les individus sont égaux devant la loi. C’est la caractéristique de la modernité, qui marque le passage de l’ancienne société d’ordre à une société démocratique’ c’est à dire selon Tocqueville, une société sans différences dans les statuts juridiques . L’égalité de chances. Tous les individus peuvent accéder aux positions sociales que lui permettent ses capacités et mérites. Cela rejoint la notion de méritocratie . L’égalité de fait, ou de situation Les individus disposent davantage économiques et sociaux identiques. Il s’agit ici de mesurer les différents écarts d’égalité ou inégalité entre les individus dans tous les domaines niveau de vie, revenu, logement, loisirs, accès à la culture, … Le saviez-vous? Alexis de Tocqueville Alexis-Henri-Charles Clérel, comte de Tocqueville. Avouez qu’avec un nom, on ne peut cacher ses origines nobiliaires! Ses parents étaient à deux doigts de passer sous la guillotine en 1794 pendant la Révolution. Puis son père maire de Verneuil sur Seine est très lié au parti ultra-royaliste, refusant toute innovation démocratique. Par qui le jeune Alexis a-t-il été alors influencé pour défendre la démocratie ? Comment lui est venu l’idée d’écrire De la démocratie en Amérique après son voyage outre-atlantique en 1831 ? Alexis influencé par ses professeurs et notamment l’historien Guizot, devient libéral. Il pense alors que la liberté est indissociable de l’égalité pour construire un système démocratique. Longtemps oublié, ses écrits seront mis sur le devant de la scène grâce au philosophe Raymond Aron, qui s’en sert comme par feu libéral contre les idées communistes de Sartre. Mais je te laisse compléter cela grâce à tes cours de philosophie. Ainsi on peut avoir égalité de droit sans égalité de chance et de situation ou égalité de droit et de chance sans égalité de situation Assurer plus d’égalité, cela signifie-t-il plus de justice? B. Qu’est-ce qu’une société juste ? La justice sociale, c’est l’ensemble des principes qui définissent la répartition équitable des droits sociaux et des devoirs au sein d’une collectivité. Ce qui est juste ou injuste se base sur un jugement de valeur. C’est donc un point de vue normatif car on tente de définir ce qui est souhaitable. Chacun d’entre nous à son propre jugement de ce qu’il considère comme une société juste ou injuste. Mais globalement, on peut distinguer quatre visions différentes de la justice sociale -> Une vision utilitariste. C’est une vision qui découle des idées développées par les anglais J. Bentham ou Mill entre autres et qui a donné naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui l’économie du bien-être. Selon, J. Bentham, économiste anglais fin XVIIIe, l’État doit rechercher le plus grand bonheur du plus grand nombre’ donc on doit rechercher la meilleure allocation des ressources ce qui permet d’atteindre l’optimum social. Mais cette vision ne précise pas vraiment quelle serait la meilleure répartition des ressources entre les individus. Selon les utilitaristes la société idéale doit maximiser la satisfaction des individus. L’objectif est donc de maximiser la satisfaction. On dit aussi en économie utilité collective ». Autrement dit, on se doit de réduire les inégalités uniquement lorsque cela maximise la satisfaction globale. -> Une vision libérale De nombreux libéraux, notamment R. Nozick, philosophe américain, tête pensante du courant libertarien, ou encore le philosophe et économiste britannique d’origine autrichienne F. Hayek, mettent en avant la liberté qui permet d’entreprendre, de créer et qui apporte la richesse. Il ne faut pas donc pas freiner cette ardeur en recherchant l’égalité. En effet, les différences agissent comme des aiguillons qui incitent les individus à se surpasser. Inversement, l’égalité conduit à l’inefficacité car si on garantit à tous une même condition sociale alors il y a moins d’efforts fournis. D’autre part, la recherche de toujours plus d’égalité conduit à l’uniformité, à la volonté de réduire toutes les différences. L’ État peut agir ainsi en régime plus ou moins autoritaire qui établit les normes d’égalité entre les citoyens. C’est la thèse développée par F. Hayek dans son livre la route de la servitude’ écrit en 1944. F. Hayek écrit son livre dans un contexte particulier marqué par l’existence de régime totalitaire le nazisme mais aussi le communisme d’État en URSS. Le saviez-vous? Friedrich Hayek 1899/1992 est une référence en tant que penseur intellectuel du libéralisme. Il est né en Autriche, étudie le droit et les sciences politiques et s’intéresse aussi à l’économie. C’est dans ce cadre qu’il va être influencé par l’École Néoclassique autrichienne. Dans les années trente il devient professeur à la prestigieuse London School of Economics, qui aujourd’hui a encore pignon sur rue, dans le centre de Londres, pas très loin du non moins célèbre King’s college. L’ouvrage majeur de Hayek est publié en 1944. La route de la servitude est un ouvrage remarquablement bien écrit et qui s’efforce de montrer les effets négatifs de toute politique économique trop dirigiste qui contraint l’individu. Hayek démonte ainsi les fondements collectivistes des régimes totalitaires, fasciste et communiste mais montre aussi les effets pervers de toute politique trop dirigiste comme par exemple les politiques keynésiennes. En 1947, il est à l’initiative de la célèbre société du Mont Pèlerin, qui réunit toujours chaque année des membres libéraux. C’est une société puissante, soutenue par de grandes entreprises et qui est à l’origine de nombreux think-tank libéraux comme par exemple l’Institut Turgot ou encore la Fondation Atlas. Tous ces think-tank influencent fortement les politiques économiques visant à réduire l’action de l’État, et à promouvoir le jeu du marché libre. De plus, l »égalité nécessite des contraintes et cela peut remettre en cause la liberté d’entreprendre. Finalement les idées développées ci-dessus tentent à montrer qu’il faut laisser l’individu entreprendre, pour qu’il puisse mériter méritocratie un bon revenu, une bonne situation, du prestige social, … -> Une vision égalitariste A contrario, les égalitaristes ou ceux que l’on regroupe parfois sous l’appellation de communautariens, mettent en avant la valeur égalité’. Ils pensent que les inégalités sont un frein au progrès économique et social. Au delà de l’égalité formelle, il faut donc œuvrer en faveur d’une égalité réelle en reprenant notamment le principe de K. Marx de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Depuis Aristote, on présuppose que la justice est reliée à l’égalité. Ce philosophe grec, distinguait trois formes de justice. La justice commutative repose sur l’égalité arithmétique notamment dans l’échange marchand. La justice distributive est une égalité proportionnelle. Ainsi, un individu qui travaille à temps complet doit obtenir un salaire deux fois plus élevé qu’un travailleur à mi-temps. Il distingue enfin, la justice corrective, qui suppose une décision pour réparer une décision injuste. Les auteurs qui s’inscrivent dans le courant égalitariste s’opposent aux arguments des libertariens de la manière suivante . Égalité = uniformité? Au contraire. Lorsque les revenus sont distribués de manière plus égalitaire, chacun atteint un certain niveau de vie. Il y a alors plus de possibilités de s’épanouir, d’adapter un mode de vie spécifique, d’être différent. Une des fonctions essentielles de l’État providence est donc la redistribution des revenus, en proposant des revenus de transfert. ou prestations sociales . Égalité = inefficacité? Au contraire. les inégalités stérilisent la volonté de créer, d’innover. . Égalité = aliénation de la liberté? Au contraire. Ce sont les inégalités qui oppriment. La liberté des uns permet l’ exploitation des autres. Lorsque les conditions sociales des citoyens sont globalement plus favorables alors il y a possibilité de s’exprimer, de se libérer d’un carcan social, de ne pas être exploité Les dépenses sociales permettent de libérer l’homme du besoin et du risque’ selon l’économiste anglais William Beveridge 1879/1963 -> La justice sociale selon Rawls John Rawls 1921/ 2002 est une philosophe américain auteur de Théorie de la justice parue en 1971. Il s’inscrit dans une perspective libérale dans la mesure où la liberté est une priorité. Mais dans le même temps, il met en avant le principe d’égalité. Il caractérise alors les deux principes de la justice sociale . Le principe de liberté chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de bases égales pour tous, qui soit compatible avec le même système pour les autres. . Le principe de différence les inégalités sociales et économiques ne sont justifiées que si elles sont au plus grand bénéfice des plus désavantagés et si elles sont attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous. C’est le principe du Maximin. Cette abréviation de maximum minimorum signifie que les politiques économiques doivent agir pour rendre la situation des moins favorisés la plus favorable. Cette vision de la justice se réfère donc à la notion d’équité, qui est un jugement que l’on porte sur une situation. Ainsi on donne plus à ceux qui ont le moins. Par exemple, pour être plus juste les dyslexiques bénéficient d’un tiers temps pour le baccalauréat. On remet ici en cause le principe d’égalité de traitement de tous les candidats, dans le but de corriger les inégalités. Une application concrète la discrimination positive, dont nous parlerons plus loin. IV. Comment l’État peut-il contribuer à la justice sociale? La volonté de faire intervenir l’État pour contribuer à la justice sociale est fortement dépendante de la vision de la justice sociale que l’on considère. On peut dire, qu’il existe un consensus, sauf exception, sur l’idée que l’ État doit veiller au respect de l’égalité de droit mais aussi de l’égalité des chances. Finalement, les divergences d’opinion, entre libéraux, sociaux-démocrates ou égalitaristes, … reposent sur l’échelle des inégalités de situation qui parait acceptable. On peut considérer que les pouvoirs publics disposent de plusieurs outils pour permettre une certaine forme de justice sociale la redistribution, les services collectifs et les politiques volontaristes de lutte contre les discriminations. Nous sommes ici face aux objectifs de l’État providence. Il doit intervenir dans la recherche du progrès économique et social. C’est une vision de l’État qui s’est imposée après la seconde guerre mondiale et qui s’oppose à l’État gendarme du XIXe qui n’assure que les fonctions régaliennes police et justice, armée et monnaie A. La redistribution La redistribution définit l’ensemble des opérations visant à modifier la répartition primaire des revenus. La redistribution répond à un objectif de solidarité entre les individus ou entre les générations redistribution horizontale et à un objectif de réduction des inégalités redistribution verticale. Tu dois notamment bien maîtriser les notions de Prélèvement obligatoire = impôts + cotisations sociales Impôt prélèvement obligatoire de l’autorité publique sans contrepartie Cotisations sociales ensemble des versements effectués par le travailleur et l’employeur au bénéfice des organismes de protection sociale. La protection sociale vise à couvrir les risques sociaux c’est à dire les risques qui peuvent compromettre les revenus économiques d’un individu et éventuellement de sa famille. On distingue alors trois logiques de protection sociale. que nous allons développer ci-dessous. Il existe une logique universelle c’est à dire que tout le monde y a droit comme par exemple les prestations familiales, une logique assurantielle qui dépend des cotisations versées et une logique d’assistance qui concerne notamment les minima sociaux. Parmi les organismes principaux qui gèrent la protection sociale, on retrouve la Sécurité Sociale qui gère les risques de maladie, le risque vieillesse, familial, et aussi les accidents du travail et les maladies professionnelles. L’Unedic et Pole Emploi sont les organismes qui gèrent l’assurance chômage. On doit aussi prendre en compte les collectivités locales puisque les minima sociaux sont en grande partie distribuée par les départements, mais aussi les organismes d’Habitations à Loyer Modéré HLM permettant à des millions de personnes en France d’occuper un logement sans dépendre des prix du marché immobilier. Prestations sociales sont des revenus de transfert versés par les institutions en charge de la protections sociale. Enfin, tu dois te souvenir de la notion de première Revenu Disponible Brut RDB = revenu primaire – impôts directs et cotisations sociales + revenu de transfert mais aussi Revenu Disponible Brut ajusté = RDB + transferts sociaux en nature notamment les remboursements de soins de santé La fiscalité c’est l’ensemble des règles relatives au recouvrement des impôts et taxes. C’est un des outils dont peut disposer les pouvoirs publics pour tendre à une certaine forme de justice sociale. D’une part parce que les recettes fiscales financent les services publiques dont profitent l’ensemble des citoyens et d’autre part parce que les règles fiscales permettent une redistribution des ressources. Ainsi ceux qui sont en faveur d’une égalité forte entre les citoyens vont favoriser les impôts progressifs comme l’impôt sur le revenu on dit plus précisément l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques IRPP. Ceux qui ne souhaitent pas modifier la répartition des revenus vont prôner les impôts proportionnels. Par exemple la CSG est un impôt proportionnel qui taxe tous les revenus. Mais il existe une autre forme d’imposition injuste, c’est l’impôt dégressif, autrement dit on prélève une proportion plus importante de leurs revenus aux personnes moins favorisées qu’aux personnes plus favorisées. Plus tu gagnes, moins tu paies! Incroyable non ? C’est l’exemple des timbres fiscaux ou de la redevance pour la télévision. Cela peut aussi être la Taxe sur la Valeur Ajoutée qui est un impôt proportionnel sur la consommation mais qui peut être considéré comme un impôt dégressif en terme relatif. En effet, prélever 20% de la consommation d’un smicard, cela réduit plus fortement son pouvoir d’achat que lorsqu’on prélève 20% de la consommation d’une personne favorisée. On peut ainsi considérer que la TVA est un impôt injuste. La France a une caractéristique majeure en terme fiscal; un peu plus de la moitié des recettes fiscales proviennent de la TVA! Le saviez-vous? La Taxe sur la Valeur Ajoutée TVA a été inventée en France. C’est M. Lauré, haut fonctionnaire français spécialiste de la fiscalité, qui l’a mise en place en 1954. La TVA va véritablement s’appliquer à l’essentiel de la consommation des individus à partir de 1967. Par extension, cette taxe fut reprise dans les années soixante par les pays européens. Dès 1977 l’ Europe tente d’harmoniser les différentes TVA de chaque pays. Cette taxe est terriblement efficace pour augmenter les recettes de l’ Etat. C’est ce qui explique sa généralisation progressive dans le monde. Elle nécessite toutefois un Etat suffisamment développé pour administrer les flux d’argent. Intéressons nous maintenant à la redistribution. Nous allons nous attarder sur les deux formes de redistribution qui correspondent historiquement à deux parcours distincts. Tout d’abord, arrêtons nous sur la redistribution horizontale et reprenons le système d’assurance sociale hérité de l’époque de Bismarck et qui inspira en grande partie le système de protection sociale français. On parle parfois de régime corporatiste. Les pouvoirs publics fournissent une assurance sociale en contrepartie du travail fourni par extension à toutes les personnes dépendante du travailleur. Ce système contribution/rétribution ouvre aux citoyens des droits envers la société. C’est ce qu’on appelle le droit objectif ». Les prestations dont peut bénéficier le citoyen sont liées à une contribution. Il s’agit notamment des pensions civiles ou retraites, des allocations chômage, des indemnités maladie Maintenant, nous allons voir l’autre versant de la redistribution, la redistribution verticale dans une logique d’assistance aide versée aux individus dans le but de leur fournir une protections sociale minimale. On dit qu’il s’agit d’un système beveridgien car l’anglais William Beveridge en est le fondateur en 1942. Par exemple ceux qui n’ont pas la possibilité de satisfaire leurs besoins peuvent bénéficier en France du Revenu de Solidarité Active socle. Cela correspond à 537 € 2017. C’est une donnée brute. Tu dois savoir qu’un débat se fait jour dans beaucoup de pays développés sur la question de mettre en place un Revenu Universel, c’est à dire un revenu assuré à tous les majeurs, actif ou non actif. Il existe en France d’autres revenus d’assistance parmi les minima sociaux. On peut ainsi nommer les Allocation de Solidarité Spécifique pour les chômeurs de très longue durée ou le minimum vieillesse ou Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées pour les personnes âgées de plus de 65 ans qui ne perçoivent pas de revenu décent. On leur attribue 803 € par mois en 2017 Les minima sociaux sont des prestations non contributives, soumises à des conditions de ressources et de besoins, autrement dit l’argent est versée même si l’ayant droit n’a jamais contribué par des prélèvements sociaux. Il s’agit donc ici de droit subjectif. Remarque face aux difficultés de faire supporter une grande partie de la protection sociale sur les travailleurs, le système évolue depuis ces dernières années en France, avec une part plus conséquente de l’impôt pour financer la protections sociale. Si on veut rentrer dans le détail, mais c’est nécessaire car certains correcteurs sont tatillons comme tu le sais, la Contribution Sociale Généralisée CSG ou encore la Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale CRDS qui correspondent à un % prélevé sur tous les revenus, peuvent être considérées comme des impôts car il n’y a pas de contrepartie mais on peut aussi les considérer comme des cotisations car le montant est au bénéfice des organismes de protection sociale. Les deux réponses sont bonnes à partir du moment où tu le justifies. Un autre moyen pour l’État de permettre la justice sociale investir dans les services collectifs B. L’État investit dans les services collectifs Services collectifs ou services publics c’est à dire des activités d’intérêt général qui permettent la cohésion sociale. C’est une définition large qui laisse une grande marge d’interprétation sur la notion intérêt général’. Ainsi il est entendu que l’État réponde aux fonctions régaliennes justice, police, défense, monnaie. De plus l’État doit répondre au market failure’, c’est à dire les défaillances de marché et notamment prendre en charge les biens collectifs biens qui obéissent à deux principes, non rivalité et non excluabilité. Tu te rappelles? C’est des notions que tu as approfondi en première et qui sont nécessaires pour le bac! Petit rappel Il y a non excluabilité lorsqu’on ne peut exclure un consommateur. Par exemple pour un feu d’artifice, mais aussi pour profiter de la nature, du soleil, … Il y a non rivalité lorsque les consommateurs ne sont pas rivaux. La consommation par l’un n’empêche pas l’autre de consommer. Hors les biens collectifs, non excluables et non rivaux ne peuvent pas être privés puisqu’il y aurait des passagers clandestins. Il est donc nécessaire que l’État intervienne pour gérer ces biens. Enfin dans de nombreux pays développés, l’État prend en charge d’une façon plus ou moins importante des biens tutélaires, c’est à dire des biens en réalité des services qui pourrait répondre à un marché privé mais qui répondent cependant à une production publique. Cela relève d’une décision politique. On retrouve notamment la santé et l’ éducation qui permettent l’égalité des chances. Pour autant malgré les efforts de l’ État, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espérances. Alors les pouvoirs publics utilisent un troisième outil permettant d’assurer une meilleure justice sociale C. Des mesures de lutte volontaristes de lutte contre les discriminations La discrimination au sens large est une différenciation de traitement qui conduit à mettre en cause le principe d’égalité. L’État peut ainsi être amené à lutter contre toute forme de discrimination en sanctionnant lourdement et en punissant ceux qui pratiquent la discrimination. D’autre part, l’État peut imposer des mesures pour réduire les discriminations. Par exemple, en imposant l’accessibilité des handicapés aux locaux administratifs. L’État peut aussi mettre en place des mesures de discrimination positive, c’est à dire une discrimination justifiée par une politique volontariste visant à réduire les inégalités. Il existe de nombreux exemples de politique de discrimination positive. Aux États-Unis, on parle d’Affirmative action pour combattre les inégalités subies par les minorités ethniques. L’administration se doit par exemple d’employer un certain nombre de personnes de couleurs. En Inde, pour combattre les préjugés contre les Intouchables, le pays a mis en place des quotas d’embauches d’Intouchables et dans les universités des places leurs sont réservées. Cela est d’ailleurs dénoncé par les enfants des autres castes’. En France, le meilleur exemple de discrimination positive est la parité homme-femme en vigueur en politique depuis la loi n° 2000-493 promulguée le 6 juin 2000 voir complément en Sciences Sociales et Politiques Thème 2 III C V. L’action de l’État est-elle toujours efficace? Nous allons tout d’abord rappeler quelques faits encourageants avant de reprendre les arguments notamment des libéraux qui insistent sur les effets pervers. A. Une réduction des inégalités La France fait partie des pays développés ou les inégalités économiques s’observent moins qu’ailleurs et notamment dans les pays anglo-saxons. Plus précisément, selon l’INSEE, les prestations sociales contribuent pour deux tiers à la réduction des inégalités. Cela montre l’importance des aides sociales accordées par la Sécurité Sociale et plus largement par la Protection sociale mise en place par les pouvoirs publics. Faut-il alors, mettre en place des politiques plus volontaristes? En réalité la conjoncture actuelle ne permet plus de mobiliser des dépenses publiques importantes. De plus, la société est traversée par des débats qui minent les actions. B. Une contrainte financière qui pèse sur l’action publique Le poids des déficits publics et dettes publiques nécessitent de réduire les dépenses publiques. Ainsi, dans les pays de la zone euro, les pays doivent se rapprocher, lorsqu’il n’existe pas de crise profonde, des deux règles fixées au traité de Maastricht. Le déficit public ne doit pas excéder 3% du PIB et le montant de la dette publique ne doit pas être supérieur à 60% du PIB. Ces contraintes financières, peuvent alors peser sur les dépenses sociales souhaitées par un gouvernement mais qui viendrait alourdir les dépenses de l’Etat et ainsi l’éventuel déficit public. In fine, cette contrainte financière risque d’affecter les plus démunis. C. Des remises en cause de l’efficacité de l’action de l’État Les économistes et les hommes politiques libéraux insistent sur les effets pervers et les désincitation liées à l’action de l’État. En effet les libéraux s’appuient notamment sur la célèbre courbe de Laffer du nom de l’économiste libéral américain. Cette courbe permet alors de critiquer un poids excessif des prélèvements sociaux qui pèse négativement sur la croissance économique. Lorsque le % des prélèvements sociaux dépasse un certain seuil, les recettes de l’État ne sont pas pour autant plus élevées, car il y a moins de travail . En effet si il est trop taxé, il y a des volontés d’échapper à l’impôt . On retrouve alors le travail non déclaré voire l’évasion fiscale. Les libéraux dénoncent aussi les effets pervers de l’assistanat. Ainsi il existe une trappe à la pauvreté une population est cantonnée dans l’inactivité et donc dans la pauvreté car il n’y a pas d’incitation à travailler. A contrario, certains citoyens attachés à plus d’égalité sont critiques pour d’autres raisons que nous allons voir ci-dessous D. Une recherche de l’égalité qui n’est pas toujours efficace? Lorsque l’État intervient par des financement de services collectifs, il recherche l’égalité entre tous, mais ceux qui en bénéficient le plus, sont souvent les familles plus favorisées. C’est notamment le cas vis-à-vis de l’ éducation qui bénéficie plus aux familles de classes moyennes et favorisées dont les enfants statistiquement continuent les études plus longtemps. Même le système de santé bénéficie aux plus favorisés car l’espérance de vie est plus longue parmi ceux qui sont dans les classes sociales plus favorisées. Conclusion les pouvoirs publics ont à leur disposition au moins trois outils pour assurer plus de justice sociale. La redistribution, les services collectifs et les politiques de discrimination positive. Il faut rester vigilant pour s’assurer que le filet de protection sociale ne se perce pas et que d’autre part les politiques sociales restent efficaces. Si tu as aimé cet article, tu peux mettre un commentaire ci-dessous. Si tu veux recevoir un article insolite de SES environ tous les mois, gratuit bien sûr, alors abonne-toi à notre newsletter sur alloprofses. Enfin si tu recherches un tuteur en SES, pour améliorer tes résultats, prends contact avec moi. MAJ juillet 2021 Philippe Herry
Pourréduire ces dernières et assurer qu’elles ne compromettent pas la cohésion sociale, l’État représente l’instrument privilégié, voire indispensable. Lui seul peut redistribuer les ressources grâce à la fiscalité et aux transferts, mais aussi grâce à sa capacité de régulation du marché.
Débats Les ruptures d’égalité transforment les comportements de tous ceux qui appartiennent au groupe des personnes discriminées, analyse l’économiste Stéphane Carcillo. Article réservé aux abonnés Vous avez publié, avec l’économiste Marie-Anne Valfort, un ouvrage sur les discriminations dans le monde du travail qui montre qu’il y a une corrélation entre les discriminations et la confiance dans les relations ­sociales. Comment fonctionne ce lien ? Le politiste américain Robert Putnam est le premier à avoir identifié, au début des années 2000, un lien entre la pratique des discriminations et l’émergence de la défiance. Parce que les ruptures d’égalité sont perçues comme des mécaniques profondément injustes, elles minent la cohésion sociale – et ce à grande échelle. Les discriminations n’ont rien de marginal les homosexuels représentent 5 % à 10 % de la population, les minorités ethniques près de 10 %, et les femmes constituent une minorité majoritaire ». Une part très importante de la popu­lation voit donc sa carrière et ses salaires stagner en raison de préjugés absurdes et de stéréotypes irrationnels. Ces discriminations donnent naissance à de véritables cercles vicieux au lieu de favoriser l’intégration des minorités, elles les encouragent à se replier vers leur communauté d’origine. Face à ces mécanismes d’exclusion, les minorités ont en effet tendance à rejeter les valeurs de la société d’accueil. Après les attentats du 11 septembre 2001, les musulmans qui vivaient dans les Etats américains où les actes islamophobes ont le plus augmenté affichaient ainsi, dix ans plus tard, des normes sociales plus rigoristes, des taux de mariages intracommunautaires plus élevés et des pratiques religieuses plus intransigeantes. Ces discriminations ont, selon vous, des conséquences ­au-delà même du cercle des personnes qui sont ­directement discriminées. Par quels mécanismes ? Les discriminations nuisent aux personnes qui en sont victimes, mais elles perturbent aussi plus largement le jeu social ­elles transforment les comportements de tous ceux qui appartiennent au groupe des personnes discriminées. Des études américaines et françaises mettent ainsi en évidence le mécanisme de la menace du stéréotype » les personnes appartenant à des minorités redoutent tellement les préjugés associés à leur couleur de peau, leur sexe ou leur orientation sexuelle qu’elles perdent leurs moyens lors des tests. Et elles finissent par confirmer involontairement l’image négative de leur groupe. Jeff Stone, professeur de psychologie de l’université d’Arizona, a ainsi montré, lors d’une expérience réalisée à Princeton, que les Afro-Américains réussissent mieux un exercice sportif s’il est présenté comme une mesure de l’aptitude physique naturelle » que comme une mesure de l’aptitude à développer une stratégie durant une performance sportive » – comme s’ils voulaient confirmer les stéréotypes qui veulent que les Noirs soient plus doués pour le sport que pour les matières intellectuelles. Les préjugés pèsent aussi lourdement sur les filles parce qu’elles sont censées avoir moins de dispositions pour les mathéma­tiques que les garçons, elles réussissent mieux le même test d’arithmétique quand il n’y a pas de garçons dans la salle… Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lepari consiste à répartir de manière équitable les fruits de la croissance pour renforcer la cohésion sociale. Cela implique des efforts pour que les richesses soient également distribuées entre les territoires et les catégories sociales. De même, il convient de sauvegarder la compétitivité de l’économie nationale, afin que les

1Alors que l’ensemble des pays occidentaux a connu au cours des cinquante dernières années une très nette amélioration de l’état de santé de sa population, qui se traduit par exemple par l’allongement de l’espérance de vie ou le recul de certaines maladies, tous les individus n’en profitent pas également. Quels que soient les maladies, les populations ou les indicateurs considérés, on observe de grandes différences entre groupes sociaux. 2La plus marquante de ces inégalités est sans doute celle devant la mort. L’âge du décès est en effet lié à la fois au revenu, au diplôme et à la catégorie socioprofessionnelle à 35 ans, un ouvrier masculin a une espérance de vie inférieure de 7 ans à celle d’un cadre masculin [Monteil et Robert-Bobée, 2005]. La différence est de 3 ans pour les femmes. Ces disparités se retrouvent dans les différents facteurs de morbidité, c’est-à-dire dans l’ensemble des maladies – cancers et maladies cardio-vasculaires notamment –, tout comme dans la santé perçue c’est-à-dire jugée par les personnes elles-mêmes, et dans les accidents ou les handicaps, plus fréquents chez les plus pauvres. 3Parce qu’il s’agit d’un phénomène complexe à approcher, cet article tentera de faire une synthèse des études et des enjeux liés aux inégalités sociales devant la santé en se penchant plus particulièrement sur trois aspects. Il montrera d’abord que les inégalités de santé pèsent sur ceux qui ont la plus mauvaise situation économique et décrira la situation en matière de santé des personnes les plus pauvres. Puis il s’attachera à mettre en évidence le caractère véritablement clivant du milieu social à travers un exemple, celui de l’obésité. Enfin, il se penchera sur une des causes de ces inégalités sociales les différences de recours aux santé des plus défavorisés4Au-delà des différences en termes de mortalité, les inégalités de santé se manifestent par le fait que la probabilité de développer certaines maladies est inégalement répartie. L’enquête Santé réalisée en 2003 par l’Insee auprès de 40 000 personnes a ainsi montré que les individus vivant en dessous du seuil de pauvreté 1 sont plus nombreux à déclarer certaines pathologies, comme les maladies de l’appareil digestif et des troubles mentaux et du comportement. C’est en matière de problèmes dentaires que l’inégalité est la plus manifeste 11 % des pauvres souffrent de caries contre 6 % du reste de la population. Ils sont par ailleurs un peu plus nombreux à avoir une prothèse amovible ou un dentier, mais beaucoup moins à avoir une prothèse fixe de type couronne ou bridge 20 % contre 32 %, en raison du coût élevé de ces soins. 5Les pauvres sont également légèrement plus nombreux à souffrir d’asthme et à avoir des maladies infectieuses comme les bronchites ou la grippe ; ils déclarent plus souvent souffrir de maux de tête ; ils sont un peu plus nombreux 14,4 % contre 12,8 % pour le reste de la population à avoir connu au moins une hospitalisation au cours de l’année précédent l’enquête. 6Les inégalités face à la santé apparaissent de manière précoce les enfants des familles pauvres sont, comme leurs parents, en moins bonne santé. C’est à nouveau particulièrement vrai pour les problèmes de dents 6 % des enfants appartenant à un ménage pauvre ont des caries contre seulement 2 % des autres enfants. Le fait que ce soit précisément pour des soins onéreux, les soins dentaires, que les écarts sont les plus grands, pour les adultes comme les enfants, souligne l’importance des coûts dans la compréhension des pratiques de santé. 7Les inégalités de santé ne se limitent pas à la situation des plus pauvres. La probabilité de développer des pathologies diminue, pour la plupart d’entre elles, au fur et à mesure qu’on monte dans la hiérarchie sociale. Un des exemples les plus significatifs de ce phénomène est la situation vis-à-vis de l’ social et santé l’exemple de l’obésité8Suite à la très forte croissance en France de sa prévalence c’est-à-dire du nombre de personnes touchées depuis les années 1990, l’obésité constitue aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Du point de vue médical, la prise de poids provient principalement d’un déséquilibre entre les apports alimentaires et les dépenses énergétiques, c’est-à-dire entre les calories qu’un individu ingère et celles qu’il dépense par son activité physique. Même si des facteurs génétiques entrent en jeu, la place des facteurs sociaux et environnementaux est déterminante. 9En 2003, 15 % des personnes sans diplôme ou ayant au plus le brevet des collèges étaient obèses en France, contre 5 % seulement des diplômés du supérieur. L’écart de 10 points a doublé entre 1981 et 2003, et il recouvre de fortes inégalités entre catégories socioprofessionnelles. C’est chez les agriculteurs que la proportion de personnes obèses est la plus élevée 16 % ; viennent ensuite les ouvriers 13 %, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise 11 %, les employés 11 %, les professions intermédiaires 8 % et enfin les cadres et professions intellectuelles supérieures 6 %. Ces écarts ont tendance à se creuser. 10Les inégalités se retrouvent lorsque l’on fait porter l’analyse sur les niveaux de vie, mais les situations sont en réalité très différentes selon le genre les inégalités sont surtout marquées chez les femmes. La prévalence de l’obésité dans le premier quartile chez les 25 % des individus les moins riches est de 10 % pour les hommes et de 13 % pour les femmes, alors qu’elle est respectivement de 9 % et 6 % dans le dernier quartile 25 % des individus les plus riches. 11D’où ces différences proviennent-elles ? La première piste d’explication est celle des modes de vie, et en particulier des conditions de travail et de l’usage professionnel qui est fait du de vie et inégalités de santé12Le travail est en cause dans près d’un problème de santé sur cinq, et dans près d’un sur deux pour certaines affections comme les maux de dos ou de cou [Waltisperger, 2004]. La nature des tâches, l’exposition à des nuisances ou à des pollutions, les positions et les mouvements nécessaires à l’activité, notamment dans les professions les plus physiques, contribuent pour beaucoup à ces problèmes de santé. Les conditions de travail plus pénibles valent aux ouvriers de subir une double peine » [Cambois et al., 2008] non seulement leur espérance de vie est moins importante que celle des cadres, mais ils passent plus de temps qu’eux à souffrir d’incapacités et de handicaps. 13Par ailleurs, les situations précaires, en particulier le passage par des périodes de chômage, ont des conséquences sur la santé, qui rendent plus difficile encore le retour à l’emploi. Les risques de dépression sont accrus par une longue période de chômage ou des périodes de chômage récurrentes [Leroux et Morin, 2006]. De manière plus générale, on a observé en Europe que l’augmentation du taux de chômage s’accompagnait d’une détérioration de la santé publique, et notamment d’une augmentation des taux de mortalité une dizaine d’années plus tard [Brenner, 2002]. 14L’état de santé est aussi le fruit du mode de vie de l’individu et du groupe auquel il appartient. Nombreuses sont les pratiques, notamment corporelles, qui sont différenciées socialement. Les ouvriers fument en moyenne plus souvent que les cadres, les hommes plus que les femmes, les chômeurs plus que les actifs [Aliaga, 2001]. Si un cadre achète en moyenne 1,9 fois plus de medicaments prescrits qu’un ouvrier non qualifié [Auvrey et al., 2003], ce n’est pas seulement pour des raisons économiques, mais aussi parce qu’il n’a pas le même rapport à son corps. Les professions dans lesquelles le corps a un rôle plus instrumental tendent à survaloriser les capacités physiques et à être moins sensibles à la douleur ou à la fatigue [Boltanski, 1971]. Les inégalités face à la santé viennent ainsi également de différences de représentation, qui peuvent conduire les plus pauvres à moins s’intéresser à leur corps et à leur différences de recours aux soins15Les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté consultent moins souvent 18 % d’entre elles n’ont pas consulté de médecin généraliste en 2003 contre 15 % du reste de la population. L’écart se creuse pour les consultations de médecins spécialistes la moitié des pauvres n’ont pas consulté de spécialiste en 2003, alors que ce n’est le cas que de 39 % du reste de la population. 16Les plus pauvres sont par ailleurs moins nombreux à recourir à des pratiques de dépistage et de prévention. C’est le cas aussi bien pour les mammographies, que pour les frottis gynécologiques ou les recherches de sang dans les selles, qui permettent respectivement de détecter le cancer du sein, du col de l’utérus et du colon. En 2003, 34 % femmes de 40 ans et plus appartenant à des ménages pauvres n’avaient jamais effectué de mammographie, contre 19 % des autres femmes de plus de 40 ans. Constat identique pour les tests de dépistage de l’hépatite C et du VIH en 2003, 27 % des individus en dessous du seuil de pauvreté avaient déjà effectué un test de dépistage du VIH contre 36 % du reste de la population. Ces différences dans les pratiques de prévention sont essentielles, car elles risquent de continuer à creuser l’écart entre les plus défavorisés et le reste de la population. 17S’il existe bien des différences de rapport au corps et aux soins entre groupes sociaux, la contrainte financière qui pèse sur les plus pauvres est également pour beaucoup dans les inégalités de santé. 22 % des individus pauvres n’ont pas de complémentaire santé CMU complémentaire comprise alors que ce n’est le cas que de 7 % du reste de la population. Le recours aux soins revient plus cher à ces individus non couverts puisqu’ils ne sont remboursés que sur la base de la Sécurité sociale santé est l’une des dimensions de la vie pour lesquelles il existe encore aujourd’hui de fortes inégalités sociales dont certaines, comme c’est le cas pour l’obésité, ont tendance à s’accroître. Conséquences des inégalités économiques et sociales, les inégalités de santé contribuent en retour à accroître les difficultés des plus défavorisés. Une personne qui occupe un emploi a ainsi beaucoup plus de risques de devenir chômeur ou inactif si elle a des problèmes de santé [Jusot et al., 2007] le risque est multiplié par 4 pour les personnes souffrant d’une affection de longue durée et par 1,5 pour les personnes atteintes d’une maladie incapacitante. Le risque de chômage est, quant à lui, deux fois plus élevé chez les personnes qui jugent être en mauvaise santé que chez celles qui se déclarent en bonne santé. Les inégalités de santé sont ainsi à la fois produites par et productrices des inégalités économiques et C. 2001, Le tabac vingt ans d’usage et de consommation », Insee Première, n° 808, ligneBoltanski L. 1971, Les usages sociaux du corps », Revue Annales Économie Société Histoire, n°26, p. 205– M. H. 2002, Unemployment and public health in the European Union », Final Report to the European Commission, Directorate-General for Employment and Social Affairs, European Commission. En ligneCambois E., Laborde C., Robine 2008, La double peine » des ouvriers plus d’années d’incapacité au sein d’une vie plus courte », Population et sociétés, n°441, F., Khlat M., Rochereau T., Sermet C. 2007, Un mauvais état de santé accroît fortement le risque de devenir chômeur ou inactif », Questions d’économie de la santé, n° 125, I. et Morin T. 2006, Facteurs de risques et épisodes dépressifs en population générale », Études et résultats, n°545, C., Robert-Bobée I. 2005, Les différences sociales de mortalité en augmentation chez les hommes, stables chez les femmes », Insee Première, n° 1025, D. 2004, Le travail est rendu responsable d’un problème de santé sur cinq », Premières informations et premières synthèses, n° Dares. desécosystèmes, de santé publique, de développement économique et de cohésion sociale. Le déséquilibre de certains écosystèmes dû à la déforestation ou l’élevage intensif a favorisé la transmission des zoonoses à l’Homme. La crise sanitaire a provoqué la crise économique et amplifié les inégalités existantes. Elle a

Il y a un peu plus d’un siècle, Durkheim faisait une découverte majeure le niveau d’intégration sociale est susceptible d’expliquer les variations du taux de suicide entre différentes sociétés [Durkheim, 1897]. En comparant dans le temps et l’espace les statistiques des suicides dans plusieurs pays européens, il concluait que les plus forts taux étaient constatés dans des sociétés en proie à diverses formes d’anomie, que l’on appellerait aujourd’hui fragilisation des liens sociaux. À la suite de Durkheim, les chercheurs en sciences sociales se sont attachés à comprendre les liens entre intégration sociale et bien-être dans la population. Il est reconnu maintenant que l’intégration sociale, mesurée au niveau individuel et caractérisée alors sous le nom de réseaux sociaux, permet de prévoir les risques de mortalité et de morbidité [Berkman et Syme, 1979 ; House et alii, 1988 ; Berkman, 1995 ; Kawachi et alii, 1996]. En revanche, il n’existe qu’un nombre relativement faible de travaux visant à déterminer si les variations dans l’état de santé des populations sont susceptibles de s’expliquer par l’intégration sociale, appréciée cette fois au niveau de la collectivité. Nous nous proposons dans ce chapitre d’examiner les théories et les observations sur les liens entre l’intégration sociale dans les collectivités que nous appelons la cohésion sociale et la santé des populations et des cohésion sociale renvoie à l’étendue de la communication et de la solidarité au sein des groupes qui constituent la société… Cohésion sociale et santéLes mécanismes reliant cohésion sociale et santéLes comportements relatifs à la santéL’accès aux servicesLes processus psychosociauxLe capital social » à des échelles géographiques plus vastesConclusion Ichiro KawachiKawachi Ichiro, épidémiologiste, Harvard School of Public Health, Department of Health and Social Behavior, 677 Huntington Avenue, SPH3 Boston, 02115 Massachusetts, F. Berkman [1]Berkman Lisa F., épidémiologiste, Harvard School of Public Health, Department of Health and Social Behavior, 677 Huntington Avenue, SPH3 Boston, 02115 Massachusetts, États-Unis. [1] Nous remercions la fondation Robert-Wood pour avoir attribué une bourse de recherche à I. Kawachi. Cet article emprunte des éléments au chapitre intitulé Social Capital and Health » in Berkman Kawachi I. éd. 2000, Social Epidemiology, Oxford University Press, Oxford, 2000. Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Il vous reste à lire 94 % de ce chapitre.

Lestravaux sur l’incidence de la COVID-19 sur la confiance et sur les inégalités sociales seront finalisés, tandis que des recherches débuteront en ce qui concerne les conséquences sur la cohésion sociale et le mécontentement dans l’UE, y compris les effets des instruments de soutien mis en place dans les États membres. Eurofound examinera les
403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID Z7HkAuJ_gTm41HeilUBz_FGyqtIkYM7LkDwBXpWbT1bcDrJv_iITMQ== Inégalitéssociales : Elles portent sur la possession de biens, matériels ou non, qui entraînent des avantages ou désavantages concernant les ressources sociales valorisées dans la société. ii. Le caractère multiforme des inégalités Inégalité dans ordre de l'avoir : Inégalité dans distribution ressources matérielles, répartition de la richesse sociale. Inégalité dans ordre
Chapitre Problématiques sociales des situations de précarité aux ruptures Objectifs - Expliquer comment les inégalités sociales portent atteinte à la cohésion Définir précarité, pauvreté et Monter que l'exclusion est le résultat d'un Expliquer le lien entre processus d'exclusion et insertion Analyser les conditions d'émergence d'un problème social et sa reconnaissance par la collectivité. I – Inégalités sociales, pauvreté, précarité Comment définir ces notions ? INÉGALITÉS SOCIALES La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 commence par Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». La devise qui en découle Liberté, Egalité, Fraternité ». Egalité sociale = Avoir les mêmes droits dans une situation sociale. Exemple - L'égalité des sexes face à l'accès aux L'égalité de tous face à l'emploi pas de discrimination raciale.- L'égalité des chances. Inégalité sociales = Manquements de la vie collective à l'obligation d'assurer les mêmes droits. PRÉCARITÉ SOCIALE La précarité se définit comme un état d'instabilité sociale caractérisée par la perte d'une ou plusieurs sécurités permettant aux personnes et aux familles d'assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. = résultat d'un enchaînement d'évènements, d'expériences et de ruptures qui conduisent à des situations de fragilisation économique, sociale et familiale. => Dans différents domaines le niveau d'étude, la CSP, le revenu, l'emploi, le logement, la famille, la santé ... PAUVRETE La pauvreté a de multiples aspects situation dans laquelle l'insuffisance des ressources matérielles mais aussi culturelles et sociales, ne permet pas de satisfaire les besoins individu, ménage est pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au SEUIL DE PAUVRETÉ défini monétairement Seuil de pauvreté = 50% du revenu médian*Seuil de pauvreté = 60% du revenu médian définition privilégiée en France *Revenu médian = revenu moyen au-delà duquel la moitié de la population française a un revenu plus élevé et au-delà duquel l'autre moitié a un revenu plus faible. =1730 euros/mois en 2013. En 2013, le seuil de pauvreté 60% pour une personne est de 977 euros = millions de personnes. Quels sont les effets ? Cohésion sociale = capacité d'une société à assurer le bien-être de tous ses membres en réduisant les disparités et en évitant la marginalisation. Or les inégalités sociales fragilisent les liens sociaux - Elles nuisent à la participation de tous dans la vie Elles créent dans la population un sentiment d'injustice sociale. => Elles portent atteinte à la cohésion sociale. La précarité et les Inégalités sociales Conséquences sur l'individu - Physiques moins de soins manque d'argent- Psychologiques dévalorisation de soi- Sociales perte du lien socialConséquences sur la société - Ex Révolte sociale II – Quels en sont les déterminants ? III – Qu'est-ce que le processus d'exclusion ? Comment le définir ? EXCLUSION SOCIALE =Est exclue la personne qui a vu les liens qui la rattachaient aux autre se rompre ... liens sociaux... et qui est mise à l'écart de la société par les sociale se caractérise par un cumul de difficultés sociales Pauvreté, échec scolaire, précarité de l'emploi, chômage ... Individu content↓ Processus de socialisation= Intégration par un groupe de pair↓ Processus d'exclusion= Exlusion et individu triste Quels sont les facteurs d'exclusion ? Exercice n°2 Problèmes de santé publique et problèmes sociaux sont-ils en lien ? Justifier. Selon l'OMS 1946 la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social. Ainsi les problèmes de santé publique affectent le bien-être social et Une difficulté de santé publique peut accentuer un problème social les pathologies lourdes et invalidantes comme le cancer, le sida, les pathologies liées à l'alcoolisme limitent l'accès à l'emploi d'un nombre important de personnes et pénalisent ainsi leur bien-être Un problème social peut accentuer un problème sanitaire ex Les difficultés économiques crise économique pénalisent une majorité de personnes dans l'accès aux soins. On parle de médecine à deux vitesses », ceci renforce l'inégalité d'accès aux soins. IV – Comment la société reconnaît-elle un problème social ? Cette reconnaissance passe par La mesure de l'état social en France - Par les indicateurs sociaux- Données recueillies et analysées par un organisme l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale. = BILAN ET ANALYSE DES PROBLÈMES sensibilisation de la société aux questions sociales - Appels lancés dans les médias par des personnalités- Manifestations sur les problèmes de logements, d'emploi ...- Journées nationales, européennes, mondiales = INFORMER ET INCITER A international des droits des femmes Une femme sur dix victime de violence conjugales [...] » La mise en place d'actions de lutte contre les difficultés sociales - Par différents acteurs partenaires dont L'EtatDes associations, ... = ACTION DES DÉCIDEURS POLITIQUES. Ministère de l'Egalité des Territoires et du LogementMinistère des affaires sociales et de la santéMinistère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du dialogue socialLes Restaurants du C½urSecours CatholiqueTouche pas à mon pote SOS racisme Être utile contre les inégalités » étudiants solidaires Posted on Thursday, 11 May 2017 at 1236 PMEdited on Thursday, 11 May 2017 at 130 PM
YX7v8.
  • 4za75vprsv.pages.dev/378
  • 4za75vprsv.pages.dev/55
  • 4za75vprsv.pages.dev/490
  • 4za75vprsv.pages.dev/245
  • 4za75vprsv.pages.dev/301
  • 4za75vprsv.pages.dev/333
  • 4za75vprsv.pages.dev/239
  • 4za75vprsv.pages.dev/7
  • comment les inégalités sociales portent atteinte à la cohésion sociale